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Lëd

Caryl Ferey

Je suis perplexe. Vraiment. Caryl Ferey ne nous épargne aucune surprise, aucun détail, aucune liberté dans ses écrits. Mais peut-être est-ce trop.


L'action de Lëd se situe dans le grand nord sibérien, à Norilsk. Il y fait -60°C au plus fort de l'hiver, qui dure environ 8 mois. Et les températures estivales atteignent les +30°C. La ville, qui héberge une des plus grosses mines/ usines de Nickel au monde est aussi une des plus polluées. Les habitants ne vivent pas bien vieux, ou alors en mauvaise, très mauvaise santé. Le vieillissement est précoce, conséquence des conditions climatiques et environnementales.

Toute la vie de Norilsk et toute sa jeunesse gravitent autour de la mine, qui emploie la majeure partie des hommes de la ville. C'est dans cette misère humaine et au milieu d'une tempête glaciale que débute cette intrigue : les vents violents font tomber d'un immeuble décrépi le cadavre d'un Nenets, nomade des steppes sibériennes. Rien ne justifie sa présence dans la ville. C'est le point de démarrage de l'enquête de Boris, flic grand, costaud, un peu bourru et pataud, qui va aller de découverte en découverte, de meurtres en suicides, au fil de son avancée et de ses rencontres.


De personnages en personnages, au fil de la fonte des glaces, on comprend la vie terrible qui est réservée aux habitants de cette cité où le gouvernement russe envoyait les prisonniers politiques du temps des goulags et où elle mute les éléments récalcitrants aujourd'hui. Norilsk est une prison à ciel ouvert, un enfer glacé où tu ne peux que rentrer dans le moule ou te cacher.


Ce roman dénonce. Le réchauffement climatique, le système politique russe, le poids de l'Histoire, les secrets, l'homophobie, la violence, la corruption...

Ce roman aux multiples et peut-être trop nombreux personnages dénonce et nous emporte avec lui dans l'horreur de ce paysage qui ne fait pas rêver comme les glaces de la Reine des Neiges. On a froid, on a peur, on s'ennuie aussi un peu et on n'a qu'une envie, fuir, comme les habitants de cette ville maudite...


Je ne suis pas emballée comme j'ai pu l'être avec Zulu. Mais Je comprends ce qui a pu pousser Ferey à vouloir nous embraquer dans cet enfer, au son de David Bowie et de la poésie russe.

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