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Yoga

Emmanuel Carrère

Il est des auteurs qui, sans qu’on les attende vraiment, font partie de notre vie. Des auteurs qui sont comme des amis, que l’on retrouve à chaque fois avec plaisir : quand on sait qu’ils sont en librairie, on s’impatiente, on ne peut plus attendre de les retrouver, alors que pendant plusieurs années, on ne les a pas vus, et ils ne nous ont même pas vraiment manqués, on a juste pensé à eux de temps en temps.

Emmanuel Carrère est de ceux-là. Pour moi. Emmanuel Carrère est un ami, un proche, même s’il ne le sait pas. Emmanuel Carrère me fait réfléchir, me fait aimer, me fait voir les choses autrement. Mais surtout, Emmanuel Carrère m’apprend. Beaucoup. Et c’est sans doute pour cela que je l’aime autant.

« Yoga » n’est que le quatrième livre que je lis de cet auteur. Non pas que les autres ne m’inspirent pas, mais je sais qu’avec lui, je peux prendre mon temps.

Yoga n’est pas un roman, c’est un chemin. Un chemin d’un point A (une retraite consacrée au Yoga en janvier 2015) à un point B (Majorque, un petit village, une chambre d’hôtel, quelques années plus tard). Sur ce chemin, des embuches, des rencontres. Des questions, des doutes et des souffrances. Et toujours, toujours, en fond, ce lien avec le yoga et la méditation. Et, en vrai, ces deux notions là, je ne vais pas dire que ça me rebutait, mais ce n’est quand même pas des choses qui m’inspiraient au moment où j’ai commencé ma lecture.

Comme dans « Le Royaume » où il a interrogé mon rapport à la foi et aux saintes écritures, Emmanuel Carrère me pousse ici à la réflexion quant à ce que je ne connaissais que trop mal et sur quoi j’avais beaucoup d’à-priori (négatifs). Une nouvelle fois, je me retrouve « réconciliée » et pleine d’envie.

Le livre est terminé, je n’avais pas envie qu’il se finisse si vite. La liseuse me disait « il te reste 20 minutes, tu as le temps de dire au revoir ». Mais dans ces 20 minutes, il y avait la table des matières, la liste des livres « du même auteur », et les mentions légales. J’ai terminé un chapitre, attendant le prochain. C’était fini. Je suis triste. Alors je relis le dernier chapitre et je comprends que c’est une belle manière de clore ce récit, je souris en me disant que même s’il va sans doute encore vivre plein de choses, mon ami Emmanuel Carrère est bien, il va mieux, il se projette avec bienveillance, et il continuera à méditer et à faire du yoga.

Que peut-on souhaiter d’autre à un ami ?

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