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American Dirt

Jeanine Cummins


Une belle couverture, un éditeur qui a le vent en poupe, et une bonne publicité. Ajoutez à cela une recommandation appuyée d’une de mes lectrices à la bibliothèque, il n’en fallait pas plus pour m’encourager à me plonger dans cette épopée américaine.


« Les mots, quel que soit l'amour qu'on leur porte, sont parfois totalement insuffisants. »

Lydia est libraire, mariée et maman. Elle et ses proches vivent leur vie, ils sont heureux. Son époux est reporter, spécialisé dans les cartels qui sévissent de plus en plus violemment dans les rues d’Acapulco. Un jour, il y a l’article de trop, celui qui déchaîne la fureur du parrain. S’ensuit le meurtre de masse de 15 personnes. Toute la famille de Lydia. Sauf elle, donc, et son fils Luca.

Consciente des dangers qu’ils encourent à rester dans leur foyer, cette mère qui ne se savait pas si courageuse décide de fuir avec son fils, le plus loin possible, au nord, toujours plus au nord, aux Estados-Unidos.

Ne pouvant se fier à personne du fait de l’infiltration des cartels dans toutes les administrations et toutes les organisations, Lydia n’aura de cesse de mettre le plus de distance possible entre elle et l’auteur de tous ses malheurs.


« Les traumatismes attendent le calme pour se manifester. Lydia se fait l’effet d’un œuf fêlé et ne sait pas si elle est la coquille, le jaune ou le blanc. »

C’est un roman qui nous frappe dès les premiers mots. Pas le temps de se préparer et de prendre son souffle. On est directement mitraillé par l’horreur et la violence. L’urgence de la fuite, le danger du Mexique en général, du Guerrero et d’Acapulco en particulier.

Jeannine Cummins nous prévient, elle a mis 4 ans à écrire ce roman, pour qu’il soit au plus proche de la réalité des migrants, qu’il reflète au mieux toutes les difficultés, toutes les menaces et périls. Fuir vers le nord, c’est se jeter dans la gueule du loup, gueule pleine de crocs dont on ne sait pas lequel va nous déchiqueter.

Mais par-delà les dangers, Lydia découvre aussi une autre réalité, celle de l’entraide, du partage : tous ceux qui fuient ont en commun un passé ravagé, fait de douleurs, de souffrances, d’épreuves. Ils veulent gagner le nord et les états-unis pour se reconstruire. Beaucoup font preuve de générosité. Pas tous, certes, mais plus qu’on ne croit, et pas toujours ceux en lesquels on croyait.


Ce récit est à la fois long et rapide, comme le périple de Lydia et Luca : alternant vitesse et stagnation, les moments qui nous prennent de court par leur intensité et les autres, ceux qui permettent non seulement le repos, mais également la réflexion, le retour sur soi et sur ce qui a été (sur)vécu.

C’est dur, mais ça vaut le coup d’être lu pour la réalité dont il est le témoin, pour son humanité, pour le rappel que ceux qui arrivent ne sont pas uniquement des envahisseur, ils sont avant tout des personnes réelles, avec des vies, des passés, des douleurs qu’ils veulent fuir pour mieux se reconstruire.


« … si tous les migrants partagent une chose, c'est la solidarité qui existe entre eux, (...) chacun apporte ses histoires de souffrance sur le toit du train et jusqu'à el norte. »


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