Colum McCann
Le conflit Israélo-palestinien est source de beaucoup d’interrogations et de fantasmes. Est-on sûr de savoir exactement ce qu’il se passe en Palestine ? est-on sûr d’avoir tous les éléments nécessaires à la compréhension et à la prise de partie ?
Avec Apeirogon, Colum MCCann nous prouve par A+B que non, une prise de partie n’est pas si facile, et que ce différent est bien plus complexe qu’on ne peut le penser, parce qu’en-dessous des dirigeants et des décideurs, il y a des gens, des civils, des humains, des parents.
Deux hommes portent le deuil de leurs filles respectives. Un Israélien, un Palestinien. Deux hommes que la souffrance rapproche et pour qui la solution est le dialogue. Deux hommes qui vont tenter d’insuffler aux autres l’envie de parler, d’échanger.
Ce récit, tiré d’une histoire vraie, d’une rencontre entre l’auteur et ces papas meurtris, est construit d’une manière très particulière, avec beaucoup de sorties de cadre, de changements de sujets et de directions. Il faut parfois s’accrocher pour comprendre où l’écrivain veut en venir. Ça m’a paru être une montagne à gravir, jusqu’au sommet, puis à redescendre et tout au long de la descente, les liens se font, et la « digestion » peut commencer.
C’est notre esprit critique, notre réflexion personnelle qui entre alors en action et qui va reprendre, analyser, mêler, tous les ingrédients donnés par McCann pour en faire un « gâteau » personnel, qui constituera notre avis sur le livre et sur la situation en Palestine.
J’y vois plus clair, je me sens plus éclairée et grandie par tout ce que j’ai appris dans ce livre qui m’aura pourtant fait souffrir.
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