La première fois que j'ai entendu parler de ce terme, c'est lorsque mes deux grands beau-fils m'ont offert un livre intitulé "Remèdes littéraires". Malgré le fait que je n'adhère pas complètement à certaines propositions faites par les auteurs, il n'en reste pas moins que cela m'a permis de réfléchir à l'impact qu'a, qu'avait et qu'aura la lecture sur moi, sur mon état d'esprit, sur mon état tout court.
Il y a quelques jours, dans le cercle de lecteurs dont je fais partie, nous avons débattu sur "Yoga" de Carrère. Ce livre m'a non seulement bouleversée mais également sorti la tête de l'eau, littéralement. Il m'a fait un bien fou. Ce qui n'est à priori pas le cas d'autres personnes, qui ne lui ont pas trouvé la même saveur et le même pouvoir thérapeutique. Peut-être, me suis-je à nouveau dit, ai-je lu ce livre au bon moment ? peut-être que ce que je traversais à ce moment là de ma vie avait besoin de "Yoga" pour, peut-être pas passer, mais au moins s'alléger ?
Alors je suis retournée plus loin dans mes souvenirs. Je suis retournée à des moments de ma vie où je n'étais pas au top et où, par la lecture, j'ai pu aller mieux, parfois sans m'en rendre compte sur le coup.
De la perte d'un être cher et de la difficulté à faire mon deuil, je retiens "Maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi" de Malzieu.
Quand j'ai décidé de tout quitter, il y a un peu plus de 6 ans pour tout reconstruire ailleurs, c'est dans "La petite boulangerie du bout du monde" de Colgan que j'ai trouvé le courage d'aller au bout de mes projets un peu fous.
De la phobie des araignées, c'est "Anima" de Mouawad qui m'a soulagée.
Pendant le confinement, qui nous a tous obligés à rester cloitrés chacun chez soi, j'ai voyagé en Australie avec Moriarty, en Islande avec Indridalson, en Grande-Bretagne avec Christie, en Afrique du Sud avec Ferey, en Inde avec Roy, aux USA avec Carquain, en Irak avec Khadra, en Chine avec Xinran, en Guyane avec Taubira, au Maroc avec Slimani... j'en passe et des meilleurs. Les livres m'ont permis de goûter à la liberté que la situation sanitaire m'avait ôtée : https://www.gernigon.info/copie-de-lectures-2019
"Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire j'ai la certitude d'être encore heureux" J. Renard
Les derniers mois ont été particulièrement compliqués en ce qui me concerne, et que ce soit au global ou personnellement, lourde de conséquences. Aujourd'hui, je n'ai plus de travail. Mais cela m'a aussi permis de faire le point sur ce que j'aime vraiment et ce que je veux faire. Je me suis souvenue avoir conseillé "Cadres noirs" de Lemaître à une apprenante, qui a eu le déclic et s'est mis en mouvement pour enfin décrocher un bon job. Je me suis souvenue avoir conseillé "Les rêves de mon père" d'Obama et "Americanah"de Ngozi Adichie à un autre qui ne savait plus trop bien où il en était dans son identité et sa place dans la société (il vivait mal le racisme ambiant et ne savait plus se positionner).
La France n'est pas encore tout à fait prête pour les bibliothérapeuthes (ce mot n'existe même pas encore dans le dictionnaire). La thérapie peut se servir des livres mais les livres ne peuvent pas être la thérapie. En tous cas, on ne peut pas en vivre. J'ai mené l'enquête, croyez-moi...
Alors cela doit se faire à un autre niveau. Essayez d'abord votre libraire et votre bibliothécaire, ce sera un bon début.
Et puis soyez bienveillants avec vous-mêmes : le paracétamol n'est pas efficace pour tout le monde, il en va de même pour "Yoga" ou "Le monde de Sophie".
Pour en savoir plus, je vous conseille ces ouvrages, ainsi que quelques vidéos glanées sur Youtube, dont j'ai retenu celle-ci :
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