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Birnam Wood

Eleanor Catton

« il n’y a pires aveugles que ceux qui ont déjà décidé de ce qu’ils ont vu. »

2017, en Nouvelle-Zélande. L’association Birnam Wood fait dans la plantation sauvage. Comprendre que ses membres vont de jardins en terrains vagues et en bordures, à la recherche de terre à cultiver, de petits potagers à planter. Les récoltes sont consommées par les membres, distribuées aux plus nécessiteux ou revendues pour des sommes symboliques qui servent à acheter du matériel qui ne se trouve pas en déchetterie. 

Mira et Shelley sont à la tête de cette petite organisation qui s’en sort, bon-an mal-an. Et puis un jour, Mira se rend clandestinement dans une propriété privée de Thorndike et elle y rencontre Robert Lemoine, futur propriétaire, milliardaire, misanthrope et calculateur. Mais ça, la jeune femme ne le voit pas. Elle ne voit que la somme que lui offre Robert pour un partenariat, la possibilité de se développer sur de grands espaces et la promesse de devenir une véritable société. Tous les membres de Birnam Wood ne sont pas de son avis, en premier lieu Tony, ancien amant de la jeune femme, revenu depuis peu en NZ après quatre ans passés à l’étranger. Il refuse d’adhérer à ce projet capitaliste et décide plutôt de mener l’enquête sur le terrain, le vendeur, Sir Owen Darwish, l’acheteur Robert Lemoine et ce qu’ils ont à cacher. 

On navigue donc entre Mira, Shelley, Tony, Robert et enfin Sir Darwish et son épouse. Chacun d’entre eux a une perception différente et des objectifs quant à ce qu’il se passe et pourrait se passer à Thorndike. Chacun a ses secrets, ses doutes, et de sérieuses raisons de se méfier… mais aucun ne sait vraiment de quoi ou de qui…


« Est-ce que tu penses (...) que les gens qui ne savent pas demander pardon sont les mêmes que ceux qui ne savent pas dire merci…? »

C’est compliqué de résumer ce roman politico-écolo-financier sans en dévoiler de trop. On aurait vite fait d’en dire trop ou de divulguer un indice qui gâcherait l'intrigue générale. On peut cependant saluer la performance de l’auteure qui nous offre ici une histoire digne de Grisham ou même Ludlum : on a beau savoir dès le début qui est le méchant et pourquoi, comme dans un bon James Bond, on est dans l’incapacité de prédire quel coup tordu il va être capable de faire. 

Ajoutez à cela des nouvelles technologies et un discours écolo (mais pas trop), féministe (mais pas trop) et aussi des lumières braquées sur les hypocrisies qui se cachent derrière certains discours démago et vous avez un véritable page-turner qui happe le lecteur et l’entraîne dans des environnements auxquels on ne pense pas souvent, ceux du sud de la Nouvelle-Zélande. 

C’est aussi quelques revendications politiques qui ressortent : la manipulation du pouvoir, le capitalisme à outrance, le regard du monde sur la Nouvelle-Zélande et l’identité de ce pays qui fait beaucoup parler de lui depuis les tournages des “Seigneurs de Anneaux” mais dont on ne connaît finalement pas grand chose. Avec une écriture vive, jeune et dynamique jusque dans les dialogues qui ressemblent vraiment à des discussions et non pas à des tirades à la grammaire parfaite, vous avez là de quoi passer un excellent moment de lecture et de détente au bout du monde et du train-train quotidien !


« Les choix vraiment difficiles, déterminants, c’est jamais entre ce qui est juste et ce qui est facile. C’est entre ce qui est mal et ce qui est difficile. »

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