Franck Bouysse
Il y a un peu plus d’un an, je dévorais Né d’aucune femme. Un style, une écriture bien particulière et un retournement inattendu. Tout ce que j’aime.
En cette période de rentrée littéraire, je me suis jetée sur le nouvel ouvrage de cet auteur. Le style est toujours là, l’écriture est toujours un peu particulière (mais moins inédite, forcément) et le retournement… prévisible dans sa forme.
Beaucoup de personnages dans cette petite ville, dirigée de main de maître par Joyce, mégalo au possible qui pense que rien ne peut exister sans lui, que rien ne doit lui survivre.
Dans la vallée, la fratrie Marc, Matthieu, Luc et Mabel est forte, très forte, mais aussi fragilisée par ce que ces enfants, devenus jeunes adultes ont dû endurer de la part de leur mère bigote et de leur père taiseux. Seul le grand-père semble leur porter amour et intérêt.
Il y a beaucoup (trop) de personnages dans cette histoire, et beaucoup dont on pourrait se passer à vrai dire. Et tous ces destins se mélangent, dans une soupe pas toujours très digeste, mais que l’on ne peut s’empêcher de finir.
C’est aussi ce qui fait l’intérêt de ce roman : on ne peut pas ne pas se questionner sur la suite. A quelques reprises, je me suis dit « j’arrête » et puis non, ce n’est pas possible. Parce qu’on finit par s’attacher à cette petite foule et qu’on se demande toujours ce qu’il va leur arriver, à l’ensemble comme à chacun.
C’est un roman à lire si on aime être dérangé dans son confort, si on accepte d’être bousculé et de se poser des questions sur la famille, la faiblesse du « je » et la force du « nous ».
Commenti