Alice Zeniter
Alice Zeniter, qui m’avait transportée, chamboulée, bouleversée dans L’art de perdre m’a complètement perdue dans ce roman.
Antoine est assistant parlementaire, il travaille pour un député de gauche qu’il ne comprend pas toujours mais qu’il admire. Il veut travailler de l’intérieur au service du socialisme qu’il a défendu lors de ses jeunes années de l’extérieur. Il se bat contre ses origines, sur ce qu’il a été, et veut paraître à la hauteur de ce qu’il se représente être les « bobos de gauche ». il est en lutte avec lui-même, en lutte avec ce livre qu’il veut écrire et qu’il n’arrive pas à commencer, en lutte avec ses convictions.
L est une jeune hackeuse qui préfère vivre dans le « dedans » que dans le « dehors » : pour elle, la vraie vie est dans la toile, pas dans la rue. Jusqu’au jour où son compagnon sera arrêté pour piratage informatique. Elle va alors sombrer dans la peur, constante, d’être arrêtée elle aussi et de ne plus pouvoir faire ce qu’elle fait depuis longtemps : dépanner les ordinateurs et les femmes qui en sont victimes.
Forcément, Antoine et L vont se croiser, se retrouver, s’aimer d’une certaine manière, mais se sauver, l’un l’autre.
Il y avait de quoi intéresser, cette dichotomie systématique entre le dehors et le dedans, entre les apparences tranquilles et la lutte cachée, interne, à petite échelle mais existante tout de même. Le souci, c’est que les détails politiques et informatiques m’ont perdue. Il a fallu parfois que. Je relise plusieurs fois le même passage pour comprendre, pour faire des liens. J’en suis venue à douter de moi et de mes capacités intellectuelles.
Ce roman est beau, ce roman est bon, mais il met face à nos limites : si on n’est pas assez armés (notamment dans la connaissance du – dark- web), on se perd vite, et on passe à côté de certaines choses qui me paraissent essentiel pour bien s’imprégner de toute la beauté du récit et du combat.
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