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Comment j'ai retrouvé Xavier Dupont de Ligonnnès

Romain Puértolas

« Pouvait-on trouver le vrai en imaginant le faux ? Dans ce cas là, mon moi policier et mon moi écrivain n'étaient plus en concurrence. Ils devenaient complémentaires. »

En avril 2011, Xavier Dupont de Ligonnès a tué sa femme et leurs quatre enfants dans leur maison de Nantes avant de les ensevelir sous une chappe de béton. Depuis la découverte des corps, il est l’homme le plus recherché de France et ce malgré de nombreux signalements. 

Romain Puértolas, ancien flic reconverti en écrivain à succès, a nourri pour cette affaire, cette disparition, cet homme une fascination proche de l’obsession. Il décrit comment, à force d’enquêter et de se creuser les méninges, il en est arrivé à écrire un livre sur le sujet avant de se retrouver confronté au tueur de Nantes, dans une maison de La Bastide-Bousignac, dans le Var. 

Alternant entre les éléments de son enquête personnelle, les éléments fictionnels créés pour combler les trous et le procès découlant de sa rencontre avec Xavier, le narrateur nous retrace une épopée en partie véridique mais majoritairement fictionnelle de ce que le père de famille a fait depuis avril 2011. Les théories sont nombreuses et rocambolesques, parfois drôles et ubuesques, toujours possibles, ce qui nous fait nous poser des questions sur la manière dont cet homme a pu disparaître après le quintuple meurtre, s’il n’est pas mort. 


« Ce n’est pas parce qu’on lit des polars que l’on finit par tuer des gens… Platon disait que les gens bons faisaient le mal dans leurs rêves. »

Alors, euh… comment dire… non. 

Voilà, ça ne passe pas. Autant j’ai été envoûtée par Les ravissantes et charmée par La police des fleurs, des arbres et des forêts, autant là, je ne retrouve pas la magie des deux précédents cités. Le sujet est pourtant prometteur : une enquête menée par un ancien flic sur l’homme le plus recherché de France (comme il n’a de cesse de le répéter), ça donne envie. Sauf que c’est trop. On sent que ça manque de spontanéité en fait. Les blagues font réchauffées, les placements de produits sont très (trop) nombreux et la confrontation entre l’écrivain et l’assassin est en trop. Surtout avec un couteau à beurre (je ne gâche rien, on en parle dès les premières pages). 

Toujours est-il que ça sent le roman de commande plus que le roman qui vient du coeur, ce qui est vraiment dommage car, faisant partie des rares à ne pas avoir adhéré au Fakir, je me disais que je m’étais peut-être trompée, que peut-être je pourrais réessayer d’entrer dans l’armoir IKEA, mais là, je ne suis plus sûre d’en avoir envie. Il y a aussi un autre truc qui m’a dérangée : c’est une forme de prétention, un étalage des compétences et des succès de l’auteur qui lui enlève son côté sympathique et accessible. 

Avec l’expertise de son ancien métier et le talent que Puértolas a en tant qu’auteur (oui, je reste optimiste), on était en droit de s’attendre à mieux, surtout sur un sujet si porteur. Mais là, ça fait un peu… sortons un livre cette année après avoir écouté un super podcast Bababsur le sujet. Alors maintenant on s’applique et on fait mieux s’il vous plaît ! (et on arrête avec Google Earth, sortir voir le terrain en vrai, ça peut être sympa aussi des fois !). 


« Tout le monde sait que les Français préfèrent étaler eux-mêmes les détails de leur vie sur Facebook plutôt que de les voir figurer dans un fichier de la police… »

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