Stephen King
« Les gens au cœur bon brillent d’un éclat plus vif dans les moments sombres. »
Des mois que je m’étais offert ce roman qui attendait sagement dans mes étagères. Les vacances étaient le moment idéal pour le savourer et plonger dans la magie de Stephen King.
« Un homme courageux offre son aide. Un lâche se contente d'offrir des cadeaux. »
Charlie est un adolescent de 17 ans à peu près comme les autres. Orphelin de mère, il a accompagné son père dans sa désintoxication à l’alcool et est, de l’avis de tous, un garçon comme il faut. Un jour qu’il passe devant la maison du vieil Howard, il entend le chien de ce dernier aboyer et décide d’aller voir. Le vieux est tombé d’une échelle et s’est cassé la jambe. Gronchon, M. Bowditch refuse d’abord l’aide du gamin mais il en a besoin. Pendant sa convalescence, il va se prendre d’affection pour ce dernier qui voit là une occasion de tenir une promesse qu’il s’est faite il y a longtemps. Autour de la chienne, ces deux-là se trouvent et s’apprivoisent, jusqu’à ce qu’un lien de confiance extrême se noue et permette à Howard de divulguer son secret, juste avant de mourir.
Charlie hérite d’une maison et d’une malédiction. Car le cabanon du jardin renferme un passage vers un Autre Monde, frappé par le sort et la maladie. Là, l’adolescent va braver bien des dangers dans un seul et unique but : sauver une vieille chienne d’une mort certaine. Il traversera un royaume ravagé par un puissant sortilège, où le ciel est toujours gris, comme les habitants au visage fondant et où les loups menacent toutes les nuits. Sa quête pour guérir Radar va lui causer d’autres tourments, bien plus grands, et le révéler à lui-même en même temps qu’à ses compagnons d’infortune. Parce que dans ce monde-là, Charlie est bien plus qu’un adolescent vivant seul avec son père. Il est une chance de rédemption et de libération pour tout un peuple…
« Le temps c’est de l’eau (…). La vie n’est rien d’autre que le pont sous lequel il passe. »
Stephen King nous a offert certains des plus grands romans d’horreur qui aient été permis de lire. De Carrie à Charlie en passant par Shining ou Misery, il est devenu une référence du genre. L’an dernier, avec Billy Summers, il nous a montré une autre facette de son talent et maintenant, il confirme une tendance adoptée avec Après : le roman fantasy Young Adult. Conte de fées contient tout ce qu’il faut pour prendre en haleine, même s’il lui faut un peu beaucoup de temps pour vraiment démarrer, ai-je trouvé. En adoptant la voix d’un adolescent, l’auteur se rend accessible à un public plus large, certes, mais ceux qui l’ont découvert avec ses perles du frisson seront forcément un peu désorientés. On est loin de la terreur de Ça ou de la violence de Misery mais il y a définitivement quelque chose qui maintient le rythme, le suspense, et surtout l’impossibilité de lâcher ce pavé (740 pages quand même!).
On a envie de savoir comment Charlie va se dépêtrer de toutes ces aventures et comment il réussira à accomplir ce que l’on attend de lui, à savoir sauver tout un royaume.
C’est un roman sur la guérison, sur la rédemption et la résilience. C’est une aventure qui permet de montrer aux adolescents de quoi ils sont capables et que de mauvaises actions passagères ne condamnent pas à une mauvaise vie. C’est un bon moment de détente même si ce n’est pas le meilleur King que j’ai lu…
« l’amour a toujours ses raisons, alors que parfois, la haine n’en a pas. C’est un mal sans cause véritable. »