Emmanuel Carrère
J’ai appris récemment, décontenancée, la libération en conditionnelle de Jean-Claude Roman, condamné à perpétuité avec 22 ans de sûreté après le meurtre de ses deux enfants, sa femme et ses parents.
J’ai lu il y a quelques semaines le parcours de cet homme, via les mots justes d’Emmanuel Carrère dans L’adversaire.
L’auteur plonge nous dans la tête de ce menteur pathologique qui a fait croire à son entourage qu’il était un grand médecin de l’OMS, et ce pendant une quinzaine d’années. Carrère a mené un véritable travail non seulement d’investigation mais également de psychologie pour comprendre comment cet homme, qui avait été élevé dans l’amour et le respect s’est retrouvé noyé dans ses mensonges sans espoir d’en sortir, avec l’issue fatale que l’on connaît.
Loin d’excuser le comportement de Roman, il y a ici de clés pour comprendre.
Carrère est efficace, direct et juste, comme toujours. Il n’impose pas le pardon et laisse à chacun le choix de son positionnement, en donnant à ses explications le plus d’objectivité possible. En ayant lu Le Royaume en amont, il y a aussi, dans L'Adversaire, des réponses à ce questionnement religieux que l'auteur a connu par la suite.
Cette lecture m’a bouleversée...
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