Tiffany Tavernier
Guy et Chantal, Thierry et Élisabeth. Deux couples qui vivent en voisinage dans un endroit assez reculé. Deux couples qui forcément, se rapprochent et entre qui se créent des liens d’amitié, des liens forts.
Un matin, à l’aube, Thierry dans sa cuisine assiste, médusé, à un débarquement des forces de l’ordre chez ses voisins. Guy, son ami, son pote, son frère de cœur, est en fait un tueur en série, qui a enlevé, violé et tué au moins huit filles, de 14 à 25 ans. La réalité explose dans la tête du narrateur, mais pas seulement. La culpabilité aussi, celle de n’avoir rien vu, rien soupçonné. De n’avoir pas présagé, un seul instant, la violence de cet homme qui était pour Thierry, l’Ami, le seul.
De page en page, tout s’écroule dans et autour du couple de « gentils ». Élisabeth sombre, et part. Thierry sombre aussi, et fuit.
C’est un roman qui commence bien : il interroge ces liens d’amitiés décidés qui sont parfois tellement forts qu’ils supplantent les liens familiaux, imposés. Le sentiment de trahison, la culpabilité, le désarroi, la perte de repères lorsqu’on s’aperçoit que celui qu’on pensait connaître et qu’on aimait plus qu’un frère s’est joué de nous et de notre naïveté.
Mais il y a aussi pas mal de digressions : Thierry est perdu et part dans tous les sens, et le récit aussi. Il n’est pas toujours aisé de voir où l’auteur veut en venir et même si certains passages ont du sens, d’autres pourraient être ôtés du roman sans lui enlever quoique ce soit.
C’est un de ces livres que j’ai lus sans vraiment savoir pourquoi ni comment j’en avais entendu parler, une auteure que je ne connaissais pas et qui a eu le mérite de m’intriguer. Ce ne sera pas le roman de l’année 2021, mais il a tout de même ce petit quelque chose qui ne laisse pas de marbre.