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L'empreinte

Alexandria Marzano Lesnevich

Dans ce récit, l’auteure met en parallèle deux histoires.


Celle de Ricky Langley, jeune homme de 26 ans qui a tué un petit garçon de six ans, Jérémy. Ricky sera jugé et condamné trois fois : d’abord à la peine de mort – en 1994 - puis à perpétuité lors d’un procès en révision en 2003. Une autre audience demandée au motif de santé mentale défaillante en 2009 confirmera la condamnation à perpétuité.

Ricky a une histoire de vie difficile, particulière, violente. Il a été conçu après que sa famille avait été victime d’un accident de voiture très grave, accident qui aura coûté la vie à deux des quatre enfants présents dans le véhicule. Ces morts hanteront et façonneront la suite de la vie familiale, malgré – ou plutôt à cause – du secret entourant le drame.

L’accusé est conscient de son problème : il est pédophile. Il touche les enfants et en abuse depuis qu’il a l’âge de 9 ans. Il a demandé de l’aide à priori plusieurs fois : il se connaît, il sait de quoi il est capable : du pire. Mais de toute évidence, il n’a pas été entendu puisque la mort frappera par ses mains. L’agression sexuelle de Jérémy restera une interrogation.


La seconde histoire, c’est celle de l’auteure. Elle nous explique comment elle et sa sœur ont été abusées sexuellement, petites filles, par leur grand-père maternel. Comment elles ont géré différemment ce vécu, comment elle, Alex, aura souffert non seulement de ces actes, mais aussi et surtout du silence qui les entouraient, même après que ses parents avaient été mis au courant. Comment taire le passé était une façon de le nier. Et il ne s’agit pas uniquement de ces viols, mais des autres drames qui peuvent jalonner une vie de famille.


Ce livre me laisse clairement un arrière-goût mitigé. Je ne sais quoi faire de cela, partagée que je suis entre la colère contre les prédateurs sexuels et l’empathie pour les victimes que certains d’entre eux ont été. Et en y réfléchissant, il se peut fort bien que ce soit là l’objectif de Marzano Lesnevich.

En se basant sur des principes de droit, elle explique que la manière dont on aura de juger un évènement dépendra directement du point de départ de notre analyse : partons-nous de l’agression en elle-même ou d’un évènement antérieur dans la vie de celui qui la commet ?


Les faits décrits dans l’Empreinte sont, malheureusement, des faits divers et presque communs. Mais ce qui l’est moins, c’est l’analyse et le traitement qu’en fait l’auteure. Et c’est sans doute par cela que le livre laissera une trace, une empreinte, dans l’esprit des lecteurs…


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