Emma Becker

Je me suis posée la question de savoir si j’allais faire un retour de lecture sur ce bouquin. Comme je me suis demandé à de nombreuses reprises si j’allais le finir.
Oui et oui. Mais parce que je suis pugnace et là, de suite, un peu rageuse…
« C'est trop demander, putain, un type qui me regarde comme s'il n'avait jamais rien vu de plus beau ? »
Emma est une jeune maman. Petite trentaine, en couple, elle vit à Berlin. Le récit commence par la perte de son grand-père. C’est fort, c’est émouvant. C’est même assez beau. Mais c’est très court. Parce que dès que le grand-père est enterré, Emma revient à sa vie et à ses habitudes. Ses infidélités, ses manies non pas amoureuses mais sexuelles. Elle trompe son compagnon avec un autre homme régulier, et puis plein d’autres, de passage. On en apprend beaucoup sur l’art et la manière de contenter un homme et de satisfaire une libido démesurée. Manière comme une autre d’asseoir son pouvoir et sa supériorité sur les faibles mâles. Navigant d’un amant à un autre, revenant sur son passé de « fille de joie » et son présent de mère sans avenir, Emma se cherche et on le comprend.
« Emma, tu sais bien que ton problème, à toi, c'est que tu n'as pas seulement envie de baiser. Tu as envie d'être amoureuse. »
Voilà, je ne vais pas plus loin dans le descriptif de l’histoire car il n’y en a pas. 365 pages, 65 d’interessantes en étant généreuse. J’ai été partagée entre le dégout, l’ennui et la colère. Je ne suis pas une jeune fille en fleur à qui les scènes de fesses font monter le rouge au joue. Mais je ne suis pas branchée pornographie et c’est sensiblement ce dont il est question ici. Sortie du début et de la relation très belle et très forte entre Emma et son grand-père, il y a un petit passage intéressant à la toute fin. Mais ce qui me met en colère, c’est qu’on a beaucoup parlé de la vulgarité de Despentes, on l’a beaucoup décriée, mais au final, Becker est pire. Vraiment. Pas de réflexion profonde. Pas d’intérêt pour la collectivité, pas de prise de position autre que celle qu’elle prend sur les hommes dont elle s’entoure pour noyer son ennui ou passer le temps.
« Ma vie n'est pas intéressante, ça n'est rien qu'une vie parmi des milliards d'autres, la différence, c'est que j'ai la présomption de penser qu'elle mérite d'être racontée. Ma raison d'être sur cette terre se résume tout entière à ce culot.
Voilà, tout est dit. C’est du culot, c’est de la présomption, c’est prétentieux et non, ça ne mérite pas d’être raconté… ou du moins moins, ça ne méritait pas ma lecture.
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