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La cabane aux confins du monde

Paul Tremblay

Cela ne fait pas longtemps que ce roman a rejoint ma collection et je l'avais pourtant oublié, perdu dans la forêt de ma bibliothèque. Il s'est imposé à moi, je ne sais pas pourquoi et je ne me suis pas posé la question.

Je dois diminuer le nombre de livres non lus dans mes étagères. C'est tout.


« Et soudain le pressentiment le traverse qu'il est peut-être trop tard pour lui dire cet amour sans condition, né avec elle, la précédant même, cet amour sublime et primal des pères… »

Une cabane isolée au bord sud du lac Gaudet, dans le nord du New-Hampshire, à quelques kilomètres seulement de la frontière canadienne.

Un couple, Andrew et Éric, et leur fille adoptive, Wen, presque 8 ans, passent des vacances paisibles loin de l'agitation de la vie citadine du quotidien, loin des ondes Internet et sans réseau téléphonique.

Par une belle journée, alors que l’enfant s’amuse dans le jardin à attraper des sauterelles et que les deux hommes lisent tranquillement sur la terrasse, Léonard, jeune homme doux et charismatique, aborde Wen et tente de l’apprivoiser. Il est gentil, semble s'intéresser aux insectes et séduit rapidement la petite fille, malgré les recommandations de ses parents. Il est rapidement rejoint par trois autres personnes, un homme et deux femmes. Web sent alors le danger, court se réfugier auprès de ses pères avant que les quatre visiteurs ne la suivent et pénètrent à leur tour dans ce chalet où la petite famille va être obligée de faire un choix crucial, un choix qui aura des répercussions sur toute la terre.

Ils doivent décider lequel d'entre eux devra être sacrifié, lequel d’eux trois devra mourir, tué par les deux autres. Il en va de la survie de l’humanité. Choix impossible qui engendrera une avalanche de violence dans cet espace confiné qu’est cette cabane isolée en bord de lac…


« Continuer n'est ni courageux ni lâche, et c'est tout ça à la fois. »

Je dois dire que je ne sais pas vraiment quoi penser de ce voyage dans la cabane aux confins du monde. Je m'attendais de toute façon à un bon suspense, promis par la couverture énigmatique et le résumé. J'avais vaguement entendu parlé du roman il y a quelques semaines mais...

Ma virée au nord du New-Hampshire n'a pas duré longtemps, et ce n'est pas plus mal. L'écriture de Paul Tremblay m'a mise mal à l'aise, m'a embrouillée, m'a perdue. Ce huis clos dans ce petit chalet aux conséquences pourtant universelles est oppressant, déstabilisant. La violence des actes décrits et moins vive que le questionnement que le récit nous impose : serions-nous prêt à tuer un membre de notre famille pour sauver le reste de l'humanité ? Serions-nous prêt à voir mourir des millions de personnes pour n'en sauver qu'une seule ?

Choix impossible. Mais choix qui renvoie à la responsabilité de chacun dans l'ensemble.

Bien sûr que j'ai été mal à l'aise, et c'est sans doute la preuve que le roman est réussi. Même si j'ai parfois eu la nausée, c'est parce que j'étais moi-même prise dans le tourbillon de la décision. Même si je n'ai pas adhéré à la dimension hypothétiquement religieuse de l'intrigue, je trouve le questionnement généré par cette lecture intéressant, digne d'un sujet de philo au bac.

Regarder la bande-annonce de l'adaptation ciné a chamboulé mes représentations, c’était une erreur à ne pas réitérer… Je suis partagée entre l'envie et l'appréhension de regarder le film que M. Night Shyamalan en a tiré…

« vous avez en vous la force de prendre la décision indispensable qui évitera l'anéantissement de l'humanité. »

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