Deon Meyer

Je suis perplexe. L’auteur sud-africain sort son nouveau roman, à l’occasion de la rentrée littéraire. Celui qui était annoncé l’an dernier comme l’un des dix auteurs préférés des Français s’est-il senti obligé de sortir quelques pages ? Parce que, admettons-le, ça ressemble beaucoup, trop, à une commande plutôt qu’à un véritable roman policier.
Griessel et Cupido, les deux héros de Meyer, se retrouvent à devoir enquêter sur le meurtre d’une femme. Ils n’ont pas beaucoup d’indice, le corps nu a été récuré à l’eau de javel. Ils apprennent assez vite qu’il s’agit d’une Américaine domiciliée en Grande-Bretagne, de passage en Afrique du Sud pour quelques jours. Et ils enquêtent, donc. En parallèle, de courts chapitres suivent la fuite d’un homme dans les rues de Delft, aux Pays-Bas. Il tente d’échapper à quatre individus qui en veulent vraisemblablement à sa vie.
« La couleur (…) ne s’applique qu’aux Blancs qui n’ont jamais souffert. Tu n’as pas de couleur, Benna ».
Et voilà. 180 pages, une enquête rapidement faite, des détails, passages, personnages, qui ne servent à rien. D’autres éléments qui auraient largement mérité d’être approfondis. Un fond pictural qui aurait pu donner lieu à un bon, voire très bon polar. Mais non.
Je suis vraiment déçue car je me souviens avoir beaucoup apprécié La Proie l’an dernier et je n’ai trouvé ici aucun des ingrédients qui m’avaient tant séduite. J’ai trouvé que cet opus manquait de profondeur et de travail.
En fait, j’ai trouvé que c’était un peu comme un Big Mac : celui sur la photo est toujours beaucoup plus beau que celui sur notre plateau. On le mange, ça remplit, mais ça ne contente pas vraiment.
Espérons que le prochain Meyer sera meilleur, donc.
« Elle lit de tout, mais elle a toujours le sentiment d’être en retard dans ses lectures, tant il y a de bons livres et alors qu’on a si peu de temps devant soi ».
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