La lecture, c'est un plaisir, une source d'apprentissage, un loisir, un pansement. J'ai déjà fait l'apologie de la bibliothérapie dans un précédent post mais de récents évènements ont confirmée mon positionnement.
Ces derniers jours ont été lourds, très lourds. J'ai d'ailleurs pris la décision que nous étions encore en 2020 puisque je ne peux accepter de commencer l'année 2021 sous de tels mauvais hospices. Maladie, deuil, conflits, confinement, chômage… ça fait beaucoup.
Et puis il y a eu ce livre, "L'âme du monde", ce livre qui m'a fait passer par toutes les émotions possibles et imaginables. De la tristesse à la colère, en passant par la peur bien sûr, la peur de ne pas pouvoir sortir de ce put*** de tunnel.
Ce livre, je me suis dit que c'était sans conséquences que je le lirais. Et pourtant. Je ne peux m'empêcher d'y repenser, sans arrêt. Et de me dire qu'à un autre moment, il aurait eu moins de poids, moins de conséquences, moins d'effets secondaires…
"En période de crise, le livre est une valeur refuge et nous aide à résister". C. Mas
Du coup, je repense à tous ces livres que j'ai lus (et il y en a beaucoup), que j'ai aimés, que je n'ai pas aimés, dont je me souviens et d'autres que j'ai oubliés.
Je repense aussi à mes échanges avec les uns et les autres, qui partageaient ou pas mon avis sur la question.
Je repense que peut-être, il y a certains ouvrages que je devrais reprendre. Je me demande pourquoi je n'ai pas réussi à relire certains.
C'est une question de moment. Il n'y a pas, certainement, de bon ou de mauvais roman. Il y a des bons ou des mauvais moments. Pourquoi "Yoga" de Carrère reste-t-il si présent dans ma mémoire et dans mon cœur ?
Pourquoi ai-je parfois besoin de me replonger dans "Mange, Prie, Aime" de Gilbert comme dans une couette chaude ? Parce que ces livres m'ont aidée à des moments clés, des moments durs, des moments où j'avais besoin de ça.
"Je ne veux pas seulement lire des livres, je veux me glisser entre les pages et y vivre". R. Lapoujade
En ce moment, je suis en "lutte" avec "Une Terre promise" d'Obama. J'utilise à dessin ce mot parce que oui, c'est une lutte. Je ne comprends pas tout, je m'ennuie parfois, je m'énerve, je perds le fil. Je me suis rendue compte qu'il fallait que j'arrête de m'acharner. Parce que oui, l'histoire d'Obama me fascine, mais ce n'est pas le bon moment pour le lire… alors je l'ai posé, près de moi, et je lui ai demandé de patienter, d'attendre que je sois prête à le retrouver, un peu plus tard, quand j'aurai lu des choses plus légères, plus thérapeutiques, plus dans l'air du temps et de mon état d'esprit. Et lorsque nous nous retrouverons, nous nous aimerons de nouveau, et je serai ravie de le reprendre.
Lire, c'est aussi accepter de ne pas y arriver, de ne pas être dans le bon timing, et de différer.
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