S.A. Yarmond
Intriguée par la possibilité de vivre une nouvelle expérience littéraire, je me suis laissée entraînée dans une Lecture Commune de ce roman, édité chez les Hurlevents, toute jeune maison d’édition au catalogue encore mince, qui a su attirer l'attention par une campagne marketing en béton armé !
« Les gens ne gâchent pas ce qu’ils ignorent. »
Milly Davis a 24 ans. Elle est la dernière d’une fratrie de trois et cumule les particularités. Discrète, hypersensible, perfectionniste, elle est aussi l’auteur d’un best-seller, Les espérances des femmes de Templeton, dont le premier tome a connu un énorme succès mais aussi son lot de critiques, notamment sur les repères historiques. C’est dans l’optique d’éviter de nouvelles erreurs qu’elle s’inscrit en licence d’Histoire. Assidue, sérieuse, elle est néanmoins effacée et c’est avec appréhension qu’elle se décide à demander de l'aide à son professeur d’archivistique. Ce dernier, Alphard Burton, ne sera pas difficile à convaincre tant la jeune femme l’impressionne par sa volonté et sa singularité.
De semaine en semaine, on accompagne Milly dans ses recherches, dans son quotidien, dans sa vie amicale et familiale. On fait la connaissance de Lyrah (la correspondante de notre héroïne depuis 16 ans), d’Isadorah (le personnage principal de son roman), de Maggie (sa grand-mère farfelue, entourée de ses amies toutes plus Vegane et passionnées les unes que les autres)… On apprend à connaître, à aimer (ou pas) ceux qui entourent Milly et on devine que même si ses singularités ne lui rendent pas la vie facile, elle a la chance d’évoluer dans un environnement sécurisant et bienveillant.
« Je crois que je suis amoureuse de l’amour, que je suis faite pour l’écrire, le célébrer, plus que pour le vivre. »
Le chœur singulier est l’histoire de l’écriture d’un roman dans un contexte favorisé, loin de la réalité. Tout m’a semblé trop facile, trop aisé, trop guimauve. C’est certes un gros pavé de 740 pages, il n’en reste pas moins que c’est très rapide à lire. J'associe ce genre de roman à un gros plaid, une tasse de thé et un feu de cheminée (réflexion non nécessaire) un peu comme un Dirty Dancing ou une Cité de la Peur.
Attention, loin de moi l’idée de dire que c’est un mauvais roman, juste que ce n’est pas du tout mon type de lecture. Milly a tout, littéralement, pour être heureuse : l’argent, le talent, la famille, les amis (si, si!). Sa vie est compliquée à cause de ses TOC et autres manies mais ça va, c’est surmontable.
Après m’être confrontée aux difficultés du corps médical, la ségrégation, la violence familiale et sociale, on peut dire que le chamallow dans lequel évolue l’héroïne de ce roman a quelque chose de reposant, de confortable comme une bonne couette. On sent de façon prégnante le besoin d’être crédible, tant dans l’Histoire que dans la Géographie, et l’inquiétude de Milly est en fait celle de Sarah Yarmond, l’auteure du Chœur. Les descriptions de l’Ecosse donnent vraiment envie de voyager et c’est, sans hésitations aucune, ce que j’ai préféré dans ce roman : les détails sur les conditions de vie des femmes au début du XIXème siècle, les portraits géographiques, historiques et scientifiques : on apprend dans tout, même avec un roman dont l'intrigue est pourtant cousue de fil blanc comme celui-ci.
Le bilan de cette lecture est mitigé certes, mais pas négatif. Je me suis reposée, j’ai voyagé. J’ai, en quelque sorte, repris de l’élan pour me lancer - à nouveau - dans des sujets plus difficiles.
« … elle n’avait plus d’autres espérances que (…) de chérir à chaque instant les détails innocents que l'on admire les premiers temps et que l’on ne voit plus en vieillissant. »
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