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Le Tatoueur d'Auschwitz

Heather Morris

J’ai pris ce roman à la bibliothèque car j’en avais pas mal entendu parler. Sous la plume d’Heather Morris, Lale, jeune Slovaque au moment de la guerre, nous raconte son histoire, son travail, son drame, son camp...

Je suis toujours étonnée de constater qu’avec tout ce qui a été écrit (et ce que j’ai lu) sur la Seconde Guerre Mondiale, je peux toujours en apprendre davantage. Et apprendre, c’est vraiment mon truc...

J’ai appris dans ces pages certains rouages, certaines organisations des camps de la mort. De 1942 à 1945, Lale et ses compagnons d’infortunes (sur)vivent, travaillent, meurent échangent, négocient et rient aussi…


A Auschwitz, Lale est devenu, après avoir survécu au Typhus, le tatoueur. Quand un convoi arrivait, une fois la sélection faite, c’est lui qui gravait les numéros dans la peau des prisonniers. A ce titre, il avait des privilèges, des avantages, qu’il a eu à cœur de partager avec ses codétenus. Mais il a aussi assisté au pire de la sélection, il a vu de ses yeux le terrible Mengele, faire son choix parmi les vivants, de ceux qui allaient mourir ou souffrir de ses expériences. Il a vu aussi des prisonniers vider les chambres à gaz et remplir les fours crématoires. Il a assisté, impuissant (pensait-il) au pire de ce que l’humanité peut faire.

Le jeune homme a fait preuve d’ingéniosité et de courage pour tenir la promesse qu’il s’est faite en arrivant au camp : en sortir vivant. Sa pugnacité, sa sagacité, mais surtout sa générosité l’ont aidé à se sortir des situations les plus improbables, les plus terribles.

Et puis... plus surprenant encore, il est tombé amoureux au milieu de l’horreur. Et d’un coup, il ne s’agit plus uniquement de sa vie mais aussi de celle de Gita, la femme de sa vie.


Je ne veux pas trop en dévoiler, mais ce récit m’a profondément touchée, m’a rappelée qu’il ne faut pas oublier, que les horreurs perpétrées par certains sont proportionnelles à la capacité d’entraide des Hommes. Parfois, leurs choix et leurs actes les font douter d’eux, de leur valeur, de leur intégrité, et ils culpabilisent. Mais ils font ce qui doit être fait pour sauver leur peau et sauver le plus de leurs camarades possibles, même si cela signifie qu’il faut faire des sacrifices...

Comme dans L’espérance d’un baiser de Raphaël Esraï, l’Amour surtout à cette capacité à nous porter, à nous sauver, à nous faire prendre tous les risques mais à préserver l’espoir, même dans les pires circonstances.


Le ton de l’écriture la rend fluide et sa « naïveté » nous rappelle que les protagonistes n’étaient alors que de jeunes adultes. Avoir 18 ou 23 ans dans un camp de la mort, ça fait grandir. Ça fait murir, ça change forcément un enfant en homme.

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