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Les Impatientes

Djaïli Amadou Amal

Cameroun, de nos jours.

Trois femmes, trois histoires, liées dans une tresse de malheur, d’honneur et de tradition.

Trois femmes confrontées à la polygamie, qui refusent cet état de fait, qui n’ont pas voix au chapitre.

Trois femmes auxquelles est imposée systématiquement la patience, jusqu’à l’indigestion.


Ramla, 19 ans, seule fille de la concession qui a terminé le lycée et souhaite continuer ses études pour devenir pharmacienne. On la mariera à un homme de 50 ans, aux dépens de l’engagement déjà pris auprès de son véritable amoureux. Aux dépens de ses aspirations et de ses rêves. Patience et foi.


Hindou, la demi-sœur. Mariée à l’un de ses cousins. Homme violent, alcoolique, drogué, bat son épouse comme plâtre à chaque occasion. Hindou n’a nulle part où se réfugier, personne pour la soutenir, parce que la fureur de son mari est due à son comportement à elle. Patience et soumission.


Safira, épouse depuis 20 ans d’un homme monogame qui se décide finalement à prendre une seconde femme : Ramla. La jalousie, la peur du déshonneur, la colère et la tristesse poussent à toutes les manigances pour retrouver l’exclusivité auprès de cet homme qu’elle n’aime plus mais qu’elle veut pour elle seule, question de fierté. Patience et acceptation.

Vengeance, sournoiserie et méchanceté prendront le dessus pour transformer cette femme si belle et si douce.


Ces trois destins de femme font prendre conscience que face aux hommes, face à la religion et à la coutume, nous ne sommes pas toutes égales, malheureusement. Le Cameroun, un des pays les plus riches d’Afrique et qui avance dans son développement est d’abord une nation régie par l’islam. On est loin, très loin de la tyrannie exercée en Syrie (par exemple) mais le Cameroun reste un pays où le coran justifie la polygamie, la violence conjugale et sous couvert de patience, encore, oblige à accepter l’inacceptable, pour nous européennes.


Ce premier roman, tiré de faits réels, est parfois bancal et maladroit. Naïf dans sa narration je dirais. Mais il n’en est pas moins un témoignage féroce et sans pudeur de la condition féminine au Cameroun (et sans doute dans d’autres pays similaires). Là-bas, les femmes, filles, épouses, n’ont pas voix au chapitre de leur destin. Ce dernier est déjà écrit par leur dieu et tout ce qu’elles doivent avoir et mobiliser, c’est la patience, au risque de s’oublier, de perdre leur valeur, leur identité, leur beauté, leur raison...

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