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Leur domaine

Jo Nesbø

Nesbø était un nom qui m’était connu. Mais comme Pete Fromm en début de semaine, l’occasion ne s’était pas encore présentée que nous fassions connaissance. C’est désormais chose faite, sur les conseils d’un lecteur habitué et avisé.

« Je suis une bonne personne. Je fais ce qu’il faut pour protéger ceux que j’aime. Y compris de mauvaises actions. »

Carl et Roy ont perdu leurs deux parents dans un accident de voiture alors qu’ils étaient adolescents. L’aîné, Roy, travaillait alors déjà dans un garage auto et le cadet était celui qui allait réussir dans les études, celui qui avait besoin d’être protégé. De drames en malentendus, Carl finit par partir faire ses études aux USA et laisse son grand frère seul avec son atelier de mécanique qui deviendra bien vite une station essence prolifique.

Après quelques années, le bourg assiste au retour de l’enfant prodigue qui est devenu un homme d’affaire aguerri et bien marié. Sa femme est petite, belle et très charismatique. Ils arrivent chargés d’un grand projet : celui de construire sur les terres familiales un hôtel SPA de luxe, qui impliquerait et bénéficierait à toute la communauté du bourg.

Mais rien n’est simple, et de nouvelles difficultés vont se présenter aux deux frères qui ne doivent plus maintenant compter uniquement l’un sur l’autre mais inclure Shannon, l’épouse venue de la Barbade, et pour qui la fratrie comme l’hôtel prennent une place au-delà de l'imaginable.

« Les affres du choix (...) c’est quand ce qui étouffe n’est pas le choix en soi mais le fait de choisir »

Habituée que je suis aux polars en général et aux scandinaves en particulier, je me régalais d’avance à l’idée de me confronter enfin à ce grand nom du policier norvégien. Comme en plus il m’avait été chaudement recommandé, la douche n’en a été que plus froide et donc plus désagréable. Je me doutais que ça allait être long : 635 pages, ça reste conséquent. Mais certains pavés sont plus légers à lire que d’autres et je dois dire que j’ai trouvé celui-ci particulièrement lourd. Dense. Trop dense.

Il y a beaucoup de choses intéressantes mais en fait, c’est trop. Le ton et l’écriture renvoient à une ambiance hitchcockienne qui n’est pas pour me déplaire, loin s’en faut, mais il y a aussi des passages qui ne servent vraiment pas, qui polluent l’intrigue principale dont on finit d’ailleurs par perdre le fil tant il y a de rebondissements et de détours.

Quelques excellentes phrases, vraiment. Je salue bien bas cette écriture qui m’a semblée talentueuse et raffinée (et du coup très bien traduite!) mais le niveau de langue ne rattrape pas l’ennui de l’histoire en elle-même. Il y aurait eu de quoi faire deux romans distincts, j’en suis sûre. Et de bons romans parce que tout y est pour que ça fonctionne. Mais on a beau adorer les fraises et le lapin à la moutarde, manger tout en même temps, ce n’est pas agréable.

Je ne condamne pas, je ne me détourne pas définitivement de l’auteur norvégien, d’autant plus que j’ai retenu la leçon de la bonne surprise Puertolas la semaine dernière. Mais il va me falloir un peu de temps…


« Le véritable amour inconditionnel n’existe qu'au sein de la famille. Entre des frères et des sœurs et entre des parents et leurs enfants… au-delà de ça… »

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