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Mémoires de la forêt - La saison des adieux

Mickaël Brun-Arnaud

« Le passé était riche des leçons que la vie enseignait, alors pour quelle raison voudrait-on tout effacer? »

Le printemps s’approche dans la forêt de Bellécorce. Les couleurs reviennent après un hiver rugueux et 25 années se sont passées depuis que Bartholomé et son oncle Archibald sont partis à l’aventure à la recherche des parents du petit renard. Depuis, il est lui-même devenu le libraire de la forêt, il s’est marié et deux enfants sont nés de cet amour. Malheureusement, sa femme Anouchka est décédée en donnant la vie à leur cadet, Lothaire. Depuis lors, Ernest, l’aîné, a tenu la promesse faire à sa maman de s’occuper de son petit frère et d’aider son papa, mais il a perdu sa voix. Le chagrin l’a réduit au silence. 

L’arbre qui abrite la librairie est lui aussi en souffrance. Depuis de nombreux mois, il craque de plus en plus, effrayant ses habitants. Quand une branche s’effondre, on fait venir un professionnel lapin qui pose un diagnostic sans appel : le chêne est touché par le croquebois, un champignon qui ne laisse aucune chance de guérison. 

Ernest, dévasté, décide de partir à la recherche du pommier des souhaits, dont sa maman lui parlait quand il était petit et qui aurait le pouvoir d’exaucer un vœu. Le jeune renard est prêt à tout pour son arbre, sa maison, ses souvenirs et sa famille. Même à fuguer avec son amie Mathilde Taupe à la recherche de l’arbre magique, sujet d’un feuilleton dans le journal de la forêt.

Les deux enfants sont loin de se douter qu’ils partent plus chargés qu’ils ne le pensaient et que ce qu’ils trouveront en chemin et à destination aura bien plus de valeur qu’une simple pomme, comme Bartholomé l’avait découvert avec Ferdinand Taupe 25 ans auparavant…


« Qu'importe la profondeur des cachots où nos angoisses tentent de nous retenir, il suffit parfois d'un ami pour oser en sortir. »

Le cycle des saisons de la forêt de Bellécorce touche à sa fin en ce printemps fleuri. On retrouve les personnages que l’on aime tant : Archibald, Bartholomé, la famille Taupe et Célestin loup. Mais tout a une fin, et c’est ce que souligne ce tome. Le lecteur est ici confronté à la mort, brutale avec Anouchka, ou de vieillesse avec Ferdinand. Le jeune Ernest a du mal à accepter cet état de fait et avec lui, les jeunes lecteurs apprennent que s’accrocher au passé n’est pas le meilleur moyen d’avancer, bien au contraire. 

Avec la même délicatesse, les mêmes touches d’humour et de bonté animale et toujours autant de confiseries et de bons petits plats, l’auteur livre des clés pour accueillir et accepter le deuil, la perte, la maladie. Quand on pense que tout est perdu, il y a toujours une lueur d’espoir dans le souvenir que l’on veut bien garder de la personne disparue mais aussi et surtout dans l’amour de ceux qui restent : la famille et les amis,... 

Des handicaps, le temps qui passent, la charge mentale, le chagrin, l’homosexualité, la différence, l’acceptation, le courage et l’abnégation : autant de sujets et de valeurs qui sont décrites et défendues dans ce dernier tome aux odeurs de pomme, de cannelle et de lila. Un roman sur la force de l’amour et sur le courage des enfants, l’importance de dire les choses et de ne pas les enfermer dans leurs fragilités, eux qui peuvent parfois être plus sages et plus raisonnables que nous autres adultes. 

Une merveilleuse façon de clore cette année en forêt et de laisser passer un peu de lumière dans l’hiver de la forêt et de nos cœurs. 


« les véritables amis, loin d'être un poids à porter, sont les plumes qui nous permettent de nous envoler. »

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1 Comment


Alain Baudey
Alain Baudey
Dec 17, 2024

Livre très sympa, une histoire originale qu'Océane, 10 ans, apprécie. Chaque soir je lui lis un chapitre avant de dormir et comme elle je pars dans les bras de Morphée qui s'est réfugiée dans la forêt de Bellécorce. (Alain).

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