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Peau à peau

Héloïse des Monstiers

«… les grandes victoires sont les plus petites. Celles qui se gagnent au jour le jour avec beaucoup d’amour et de patience.»

Au hasard des groupes de lecteurs et des rencontres fictives, j’ai fait la connaissance virtuelle d’Héloïse. Un courant, une bienveillance et un suivi assidu de ses aventures éditoriales ont fait qu’à aucun moment je n’ai pu imaginer passer à côté de ce récit qu’elle offre comme une bouffée d’espoir, mais pas que.


Décembre 2011. A seulement six mois de grossesse, Héloïse doit accoucher. Elle est à 600 km de son domicile parisien, n’est absolument pas prête à accueillir ce bébé qui veut sortir beaucoup plus tôt que ce qui était prévu. Hospitalisation et accouchement d’urgence, réanimation, vie minute après minute. C’est le quotidien des couples qui doivent affronter une réalité dont on parle peu : celle des grands prématurés. Pendant deux mois, la toute petite Garance va faire preuve d’une force de vie et d’un courage éblouissants pour un si petit être, nourrie par l’amour de ses parents et la dévotion du corps médical.


« Ce n’est pas en éliminant le malheur qu’on retrouve le chemin du bonheur. »

Ce récit, je l’attendais, forcément. J’ai la prétention de croire que l’auteure et moi avons sympathisé et j’ai été impatiente de découvrir et d’accueillir dans ma bibliothèque ce quatrième bébé qu’elle a conçu pour les autres, comme un cadeau. Être plongée dans l’horreur ou plutôt la terreur de ces premières semaines de parentalité a été une expérience forte, émouvante. La justesse de la plume de l’ancienne journaliste fait mouche : on ressent les émotions, on les vit, on frémit, on pleure, on se met en colère, on espère et on se réjouit. C’est la colère, la rage que j’ai ressenties par-dessus tout, mais aussi le courage : celui de Pierre et Héloïse, bien sûr, mais aussi celui de la petite crevette.


«... la vie est fragile et, quels que soient notre milieu social, notre fortune, nos plans, on n’échappe pas à l’imprévisible. »

La seule chose sur laquelle j’ai été un peu dérangée, c’est que la douleur terrible de ce qui a été traversé sert parfois à minimiser les peurs et les craintes liées à l’arrivée de chaque enfant. Rien n’est anodin, rien ne paraît normal, tout est extraordinaire et parfois sujet à de grandes inquiétudes, même quand on n’a pas un bébé de 1.4 kg mais de 4.4 kg. Même si, bien évidemment, la gravité est relative : cet écrit remet inévitablement les choses dans le contexte et permet de relativiser, forcément.

C’est un récit qui renvoie aux difficultés d’être parents, mais aussi à celles d’être enfants. C’est une façon de se rendre compte qu’il y a des sujets parfois tabous dans les familles, des sujets que la douleur fait taire et on ne peut qu’être empathique quand on repense à ces papas et ces mamans que l’on connaît (parfois très bien) et qui ont traversé de grandes épreuves à l’arrivée de bébé.


« Dans les moments compliqués de l’existence, on va chercher dieu comme on se munit d’une béquille après une entorse ».

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