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Quand il faut réfléchir…

Il y a peu de temps, j’ai lu, enfin, 1984 de George Orwell. Cette lecture ne m’a pas laissée indifférente. Et si je ne réfléchissais pas assez ?



Ce classique de la littérature, écrit en 1949, juste après la Seconde Guerre Mondiale dresse un portrait glaçant d’une société dans laquelle le libre arbitre et la réflexion individuelle sont bannis, où le pouvoir en place met tout en œuvre pour annihiler l’individu en tant que tel, au profit du parti, du collectif et donc de ceux qui nous gouvernent.


Cette lecture m’a fait peur. Et elle a fait écho. Beaucoup de choses se sont heurtées dans ma tête, des nœuds se sont formés, alimentés par tout ce qui venait ajouter de l’huile au feu de ma crainte et de mon appréhension.

Plus de libre arbitre ? plus d’avis personnel ? plus de capacité de jugement ? plus de réflexion ? n’y sommes-nous déjà pas rendus ?

Malheureusement, j’ai beaucoup d’exemples en tête, qui viennent nourrir mon impression que nous risquons d’aller vers un monde à l’image de celui décrit par George Orwell.


Dans un récent article lu dans Charlie Hebdo, le journaliste faisait état de la défiance de nos enfants envers les médias dits « officiels ». La télévision, la presse écrite… les médias de vieux ? des médias du gouvernement ? des médias menteurs ? Aujourd’hui, les jeunes ne s’informent quasiment que via les réseaux sociaux. On n’entend plus la sempiternelle phrase « j’ai vu à la télé que » mais « j’ai vu sur Facebook/ twitter/ Internet que… ». Et il n’y a pas de vérification de sources.


C’est sans doute cela le pire. Les vraies informations passent inaperçues ou pour mensongères, et les fake news circulent plus vite que la COVID. Ainsi, le journaliste de Charlie rapporte que certains élèves de collèges et de lycées visités ont appris que Samuel Paty est mort pour de vrai lors de l’intervention de l’association Dessinez Créez Liberté pendant la semaine de la presse, courant mars. Par contre, ils étaient tous persuadés que les vacances scolaires allaient être avancées d’une ou deux semaines. Sans parler de ceux qui ne croyaient pas aux attentats, ou qui étaient persuadés que la pandémie actuelle était en fait un complot des Chinois pour le développement de la 5G.



La justification réside dans le fait qu’ils voient tellement de choses circuler qu’ils ne font plus le distinguo entre le vrai et le faux et qu’ils ne prennent que ce qui les intéresse. C’est un drame.

C’est d’autant plus dramatique quand on sait que les algorithmes des réseaux sociaux les plus consultés enregistrent, grâce aux cookies, les publications que nous likons, les articles que nous lisons et les vidéos que nous regardons pour nous proposer des contenus allant dans le même sens que ce que nous avons déjà consulté. Nous empêchant ainsi de confronter nos avis à d’autres, nos idées reçues à la réalité....

Ainsi, on sera de plus en plus exposés aux vidéos ou contenus faisant le buzz (au mépris du sérieux) qu’à une donnée véritable et vérifiée.


Quel rapport avec la lecture? êtes-vous en droit de vous demander.

A dire vrai, il faut que je me creuse les méninges pour l’expliquer clairement. Parce que dans les livres aussi il y a une part dont il faut se méfier. Lorsque nous lisons, sur une couverture : « inspiré de faits réels » ou « d’après une histoire vraie », il faut savoir différencier ce qui relève vraiment de la vraie vie (ça fait beaucoup de vrai, je vous l’accorde) et ce qui n’est que pure fiction.

Car sans un minimum de réflexion et de recul, il est facile de croire qu’un signal Bluetooth peut faire exploser un pacemaker (comme dans Luca de Thilliez) ou que des ultrasons peuvent soumettre tous les insectes de la décomposition d’un corps pour qu’ils agissent de concert sur un homme bien vivant (comme dans Un(e)Secte de Chattam). Mes exemples sont un peu gros, je vous l’accorde, mais le plus important, ce n’est pas tant les infos ou les illustrations que je donne et que je cite, c’est plus le danger de la crédulité et de la soumission des masses



Dans 1984, les personnes n’ont pas la possibilité, la liberté de réfléchir par eux-mêmes. Ils en sont empêchés par les machines, par le parti, par la modification des mœurs et par la diminution de la langue. C’est très bien pensé, quand on y réfléchit.

Mais voyons la vérité en face : n’est-ce pas déjà ce qui est en train de se passer ?

L’usage de certains temps de la conjugaison française est en chute libre (quel auteur utilise encore le passé simple de manière régulière ?), les anglicismes sont légion, participant à l’harmonisation des langues à l’international au détriment de l’individualité des idiomes et des nations, à la beauté de la langue française, pour être chauvine.

Pour ce qui est de la réflexion et du libre arbitre, certains pays l’interdisent ou l’empêchent, au nom de la religion : "Ne réfléchis pas, sois patient. Ne te rebelle pas, sois patient. Ne parle pas, sois patient. N’imagine pas que tu as ton mot à dire, ta destinée n’est pas dans tes mains".


Il est sans doute temps de reprendre le contrôle sur nos idées, nos pensées, nos valeurs. Il est temps de se nourrir d’informations et de connaissances, de vérifier ses sources, de creuser des sujets, de ne plus tout accepter. Il est temps de se faire confiance mais aussi d’accorder de la confiance à ceux dont l’information est le métier, pour de vrai.

Ne lisons et ne regardons plus sans vérifier. Prenons le temps, et acquérons de nouvelles connaissances par l’analyse et la pensée. Par le livre ou autre, le plus important, c’est le savoir et ce qu’on en fait, comment on se l’approprie, comment on l’utilise, comment on l’évalue et on le juge.


Ouvrons-nous, réfléchissons !




 

A regarder ! Cet épisode sur la théorie du complot par mes chouchous de Et tout le Monde s'en fout !



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