Jirô Taniguchi
Je n'ai malheureusement pas une grande connaissance de l'univers des Manga. Certes, je sais ce que c'est, je vois l'engouement des enfants pour ce support mais en ce qui me concerne, je n'y connais pas grand chose. C'est partant de ce constat que j'ai demandé à l'un de mes collègues de m'en conseiller un, pour me faire découvrir le style, m'offrir une porte d'entrée.
C'est donc dans Quartier Lointain que je me suis rendue. Deux tomes, parfait pour commencer en douceur puisque, vous l'avez compris depuis le temps, j'ai horreur de ne pas terminer quelque chose que je commence, y compris les séries/ sagas/ BD et autres...
Hiroshi, 48 ans, revient d'un voyage d'affaires à Tokyo. Il a un peu trop bu, est déboussolé, se trompe de train et se retrouve dans sa ville natale. Là, il décide d'aller sur la tombe de sa mère, décédée 20 ans auparavant. Perdant connaissance, notre héros se réveille dans sa propre peau, mais 24 ans plus tôt. Il retrouve ses 14 ans, période bénie où vivait son adolescence tranquille avec ses deux parents, sa petite sœur et sa grand-mère. Mais sa connaissance des événements futurs teinte d'ombre ce pseudo bonheur.
En effet, le Hiroshi de 48 ans sait que son père a quitté sa famille cette année là, il sait que sa mère s'est tuée à la tâche pour palier à cet abandon. Ce qu'il ne sait pas, par contre, c'est la raison pour laquelle le chef de famille a abandonné femme et enfants du jour au lendemain, sans aucune explication, sans plus aucun signe de vie.
Sur deux fois 200 pages, on découvre donc ce que cela fait de pouvoir revivre son enfance, avec la conscience de l'adulte, avec les connaissances, les compétences, la sagesse aussi. Mais par dessus-tout, c'est une manière de réaliser que le moindre petit changement de trajectoire peut avoir des conséquences terribles, non seulement sur notre vie mais aussi sur celle de nos proches, de ceux qu'on aime. C'est une acceptation de ce qui a été, de ce qui doit être.
Le sujet a été traité à de nombreuses reprises, rabâché même si je puis dire. Mais le dessin de Taniguchi donne une nouvelle saveur, un peu comme une recette de cuisine que l'on connaît bien mais qu'on aurait plaisir à déguster, cuisinée par quelqu'un d'autres.
Je ne dirai pas que je courrai vers le rayon manga de toutes les librairies et bibliothèques mais je pense que c'est un bon moyen d'aborder la lecture (j'en ai déjà parlé, du dessin !) et certains sujets qui peuvent toucher nos jeunes de près, une façon détournée d'entrer en lecture, en réflexion, en philosophie même...
La porte du Manga reste ouverte, donc...
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