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Robert de Niro, le Mossad et moi

Paule Darmon

La #rentrelitteraire est l'occasion de donner libre court à ses envies et à sa curiosité pour sortir des gros titres attendus. C'est ainsi que j'ai participé à un Vleel où de petites maisons d'éditions présentaient leurs parutions de cet automne. Voilà comment j'ai découvert ce roman... mais pas que.


« L'Histoire, en réalité, ne correspond qu'à la vérité de celui qui l'écrit, la raconte, ou la commente. »

Paris, 1987. Dora Bessis, juive née au Maroc, est scénariste. Elle a trouvé LE sujet de son prochain écrit : Eli Cohen. Il faut dire que l'Homme de Damas, comme il est appelé dans le milieu, est un personnage passionnant. Né en Egypte, il a dû fuir son pays natal en 1957, suite à ses activités d'exfiltrage et d'aide aux populations juives égyptiennes. Arrivé en Israël, il prend un poste de comptable avant d'être recruté par le Mossad et d'infiltrer les plus hautes sphères du régime syrien, aidant ainsi son gouvernement et son armée à déjouer un certain nombre d'actions contre le peuple d'Israël. Eli Cohen, c'est une sorte de James Bond juif qui nourrit l'imagination de Dora, qui - fan de Robert de Niro - aimerait le porter à l'écran sous les traits de l'acteur qui est, à ce moment-là, au sommet de sa gloire.

Elle va donc mobiliser tous ses moyens (relations, déplacements, finances) pour non seulement écrire un scénario le plus précis possible mais également pour réussir à trouver un producteur, un réalisateur et convaincre Bob lui-même de s'engager dans son projet. De Paris à Jérusalem en passant par Fès, Casablanca, Londres et New-York, Dora ne recule devant aucun déplacement et aucune difficulté, comme l'avait fait avant elle Eli, sa source d'inspiration.


« Les mots sont ses seules armes, son unique protection. Mots écrits, lus, clamés, boucliers brandis derrière lesquels il avance, comme à la guerre. »

J'ai été, je dois l'avouer, plus qu'emballée par la présentation de ce roman lors du VLEEL. Anne-Sophie Dreyfus et Gilles Rozier avaient tant d'étoiles dans les yeux et de trémolos dans la voix quand ils ont parlé de ce roman que, je m'en rends compte, j'aurais peut-être dû m'arrêter à leur présentation.

La vie d'Eli Cohen est effectivement passionnante. Tout ce qui touche de près ou de loin à ce qu'il a vécu, ce qu'il a fait est absolument édifiant. La situation géopolitique extrêmement tendue entre Israël, la Syrie et l'Egypte, le pouvoir du Mossad, les tractations, les missions, tout est prenant. J'avoue avoir eu un peu de mal à me retrouver dans les noms des personnages mais à la limite, je me référais aux fonctions et franchement, ça a été. J'ai été très vite absorbée par la vie de l'espion et je m'y suis farouchement attachée.

Mais… (vous le sentiez venir ce mais…). Dora, honnêtement, m'a polluée. De gaffe en naïveté, de déjeuner chez sa mère en retrouvailles avec un ancien ami tout juste sorti de prison, en passant par la rencontre avec un ancien conseiller financier du Moyen-Orient, j'avoue, je n'ai pas adhéré. Le personnage que j'attendais avec impatience, à savoir Robert de Niro (il faut bien justifier du titre) tient en si peu de pages et est si clownesque que je me suis sentie flouée.


Je ne décourage pas la lecture de ce roman, ne serait-ce que pour l'Histoire et la vie d'Eli Cohen qui mérite d'être plus connue, mais la série The Spy sur Netflix est plutôt bien faite et il n'y a pas Dora l'exploratrice dedans (oui, je sais que c'est rare que je sois si dure, mais là, en vrai… voilà quoi…)


« L'argent, les armes, la guerre et l'obscurantisme religieux sont des valeurs qui détruisent un pays. »

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