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Seule en sa demeure

Cécile Coulon

Je connais Cécile Coulon de nom depuis pas mal de temps et je l’ai vraiment « rencontrée » en écoutant cette superbe émission de France Inter, « Livre et Châtiment ». Il était temps de que je la lise!

« La terre fait ce qu'elle souhaite de nous et de ce que nous lui enfonçons dans le ventre »

Aimée est une jeune femme jolie, épanouie, élevée dans l’amour de ses parents et de son cousin, frère de toit. Un jour, Candre entre dans leur vie à tous. Il est pieux, humble, joli garçon, sérieux comme ceux qui ont beaucoup souffert. C’est un homme élevé par sa gouvernante, après la mort de la mère quand l’enfant avait 5 ans. Il est le maître d’un grand domaine, veuf depuis peu, et il souhaite se remarier. L’affaire est dans le sac !

Aimée découvre sa nouvelle vie dans son nouvel environnement. Elle n’est pas heureuse, elle est perdue. Et elle est seule. Mais une professeure de musique engagée par son mari pour elle va venir perturber ses pensées et réveiller la curiosité de la jeune fille. De fil en aiguille, elle va remonter le cours des événements et les circonstances de la mort de la première épouse, Aleth.

« Les arbres chuchotèrent jusqu'à l'aube, car tout se passe toujours la nuit, les grands événements se cachent des lumières vives, craignant d'être brûlés. »

Je suis partagée. Ce roman est à la fois prenant par son écriture, sa narration, ses phrases vives et incisives qui nous font sentir l’oppression du domaine et des événements et en même temps, il y a un petit air de « déjà-vu » qui gâche un peu l’ensemble. « Seule en sa demeure » renvoie indéniablement à « Rebecca » de Daphné du Maurier. La propriété n’est pas sans rappeler Manderley et la gouvernante rappelle Mrs Danvers par son omniprésence. Cela n’enlève rien à la qualité du roman mais empêche, de mon point de vue, la liberté totale. Est-ce que Coulon a délibérément voulu cette ressemblance ? Je pars du principe que oui. Et je pense que prendre ce roman avec ce point de vue permettra d’en garder un meilleur souvenir, plutôt que celui d’une supercherie.


« La douleur était une couverture gelée jetée sur elle, et qui, seconde après seconde, paralysait ses membres, empêchait sa pensé, obstruait sa voix. »
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