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Terre Natale

Ayad Akhtar

Je vais tacher de rédiger un résumé qui soit conforme à ce roman surprenant, déroutant, parfois dérangeant.


« Les hommes aiment se battre. Ils veulent se battre. Ils en ont besoin. Et ce qui est complexe, ce sont les raisons qu’ils s’inventent pour faire ce qu’il désire vraiment, c’est-à-dire continuer de s’entre-tuer. »

Le narrateur est né sur le territoire américain de parents pakistanais. Il est dramaturge, vit à New-York. Ses parents sont médecins tous les deux mais seul son père exerce en tant que cardiologue. Ce couple, mariage arrangé, mariage sans amour mais avec affection est bancal : lui est pro-américain à l’excès, elle regrette son pays, sa vie d’avant.

Après les attentats du 11 septembre, la famille en général et le fils en particulier remarquent que les comportements autour d’eux changent. Leur islam - pratiqué ou non - n’est pas respecté. La couleur de leur peau, leurs origines, tout commence à poser problème.

En tant qu’auteur, le narrateur retranscrit ces sensations dans ses œuvres, dans ses pièces qui lui valent un Pulitzer et le succès, la reconnaissance dans sa communauté mais pas seulement. Il rencontre des gens biens, d’autres un peu moins. Il en apprend toujours plus sur le fonctionnement du pays dans lequel il vit : la gestion de la dette, la gestion de la foi, la gestion de la peur, la gestion de l’Autre. Il doit faire face. Il doit continuer de croire en ce pays où il ne se sent plus à sa place, ce pays qui est pourtant sa terre natale.


« …Si une partie de soi ne se fie pas à un désir, alors il vaudrait mieux ne pas se fier à l’image du monde qu’il offre. »

Je suis désarçonnée. Cette lecture n’a pas été facile. Il y a beaucoup de références que je n’ai pas comprises car elles sont propres au peuple américain. Il y a des analyses financières qui m’ont complètement paumée et des considérations politiques qui m’ont dérangées. Sans parler de la question raciale qui est, tout le long du roman, au cœur de toutes les réflexions et de toutes les interactions. Ce qui n’était pas un problème le devient. Le fait d’être musulman, même non pratiquant, dans un pays frappé par le terrorisme d’Al Qaida pose une nouvelle étiquette, impose un parti pris, indépendamment de la volonté des premiers concernés : les travailleurs, les artistes, les magnats de l’industrie, les ouvriers, les gens normaux qui ont été accueillis et qui sont par la suite rejetés à cause d'une seule caractéristique : leur appartenance à un culte.

Les Etats-Unis décrits dans ce roman ne sont pas unis, justement. Ils sont déchirés entre républicains et démocrates, ruraux et citadins, blancs et autres…

C’est une portrait cruel mais néanmoins assez représentatif de la transformation de la plus grande puissance mondiale après l’attentat du World Trade Center. Un pays qui alterne entre la répression républicaine et le socialisme démocrate, allant jusqu’à élire le pire pour se rassurer, mais sans y croire foncièrement, profondément.

C’est un roman qui nécessite de la concentration, une grande disponibilité intellectuelle mais aussi de la concentration et une bonne culture générale, qui se voit nourrie de nouvelles connaissances à chaque chapitre. Un livre plébiscité par Obama, je comprends pourquoi, mais pas idéal pour se détendre en vacances!


« Appliquer au passé les normes du XXIème siècle exigeait de la prudence »

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