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Trente jours d'obscurité

Jenny Lund Madsen

Je me suis lancée dans ce premier roman comme dans une piscine par temps de canicule… Sans vraiment réfléchir. J’aurais peut-être dû…


« … quiconque se permet de donner des leçons sur ce qu’il ne connaît pas mérite une mort lente et douloureuse »

Hannah est auteure. Danoise, la quarantaine bien tassée, un poil acariâtre et se pensant au-dessus de tout et de tous, comme beaucoup d’intellectuels, elle vit mal la percée des auteurs de polars qui ne sont, pour elle, pas de vrais écrivains. Lors d’un salon auquel elle consent à participer, elle décide de relever un défi : celui d’écrire un polar en trente jours. Défi qu’elle a d’autant plus à cœur de relever qu’il lui a été lancé par Jorn, la star du roman policier scandinave, qu’elle déteste au plus haut point.

Pour l’aider à trouver l’inspiration et un cadre propice à la création, son éditeur envoie Hannah dans un tout petit village islandais, où elle est hébergée par Ella, une vieille femme dynamique, souriante et accueillante. Les bouteilles de vin se vident plus vite que les pages se remplissent jusqu’à ce qu’un drame se produise : Thor, le neveu d’Ella, est retrouvé mort au bord de l’eau. Hannah est persuadée qu’il s’agit d’un meurtre et va se lancer, de manière intrusive et maladroite dans l’enquête. Les péripéties s’enchaînent, l’écrivaine ne lâche rien et poursuit ses investigations. Au grand dam du commissaire de la bourgade, Viktor, elle trouve des indices, recoupe des faits et avance petit à petit, suffisamment pour que sa vie et celle d’Ella soit mises en danger. Pour ajouter un peu de burlesque, Jorn, l’ennemi juré, débarque dans le bled et se décide à mettre ses connaissances et ses compétences d’écrivain de romans policiers au service de l’enquête et donc d’Hannah et de Viktor. Les pistes se brouillent, les suspects se multiplient, les questions s’accumulent sans trouver de réponse. Mais dans le décor glacial de l’Islande en novembre, Hannah avance et persiste, malgré tout et surtout malgré elle.


« Plutôt que de pourchasser le bonheur, mieux vaudrait sans doute essayer de tirer parti de la mélancolie. »

Je suis mitigée. Sans dire que je n’ai pas aimé, je ne peux pas non plus dire que je me sois régalée dans ce premier roman. Il y a de bonnes bases, notamment avec cette idée que certains pourraient avoir que les auteurs de polars sont moins intellectuellement stimulants que les écrivains de romans ou de littérature. Ce n’est pas vrai. Jenny Lund Madsen casse le cou à certains à priori et c’est une bonne chose. Etant moi-même une grande lectrice de polar, je n’adhère pas à l’idée que ce genre soit moins bon et moins glorieux que les autres. Et pas plus facile, loin s’en faut !

Mais il y a eu quelque chose qui m’a dérangée. Je ne sais pas vraiment mettre le doigt dessus, ni trouver les mots pour l’exprimer. L’enquête sur la mort de Thor n’a pas pris la tournure que je pensais, et même si j’étais prévenue par les conseils de Jorn qu’il faut un élément de surprise pour faire un bon polar, j’ai trouvé qu’il y en avait pas mal dans celui-ci, mais pas de bonnes. J’attendais un autre retournement, une autre issue. Le pitch de départ étant vraiment prometteur, je me suis trouvée déçue par la tournure que prenaient les événements. Je mettrai cela sur le compte du premier écrit : un petit manque de structure, un côté un peu brouillon et une volonté de mettre dans ce roman tous les ingrédients d’un bon polar mais pas dans les bonnes quantités. Du coup, comme pour un gâteau ou une béchamel, on a tout pour que ce soit réussi mais c’est dans la préparation que ça pêche, et du coup, c'est mangeable, mais ça pourrait être mieux. Comme on dit que c’est en forgeant qu’on devient forgeron, je ne doute pas que les prochains opus seront de plus en plus réussis. Il y a du potentiel, à creuser !


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