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La princesse d'Aragon

Philippa Gregory


C'est toujours la même chose : dès que j'entends parler d'un nouveau roman de Philippa Gregory sur les Tudor, je ne peux m'empêcher de le convoiter. Malheureusement, cette auteure n'est pas des plus connues en France et il faut souvent chercher pour trouver l'information.

"Peut-être serez-vous toujours convaincue de la justesse de votre position mais croyez-moi (...) quand je vous dis qu'il vaut parfois mieux connaître les questions que les réponses".

Cet opus porte sur la grande Catherine d'Aragon, l'infante Catalina, fille d'Isabelle de Castille et de Ferdinand d'Aragon. A trois ans, l'enfant est fiancée au prince Arthur d'Angleterre. Elle sait qu'elle est née pour être Reine, que c'est le souhait de sa mère et de dieu.

Elle est élevée dans le palais de l'Alhambra, à Grenade, selon les us et coutumes des Maures et âgée de 14 ans, elle est envoyée auprès de son futur époux. Le premier contact n'est pas des plus prometteurs mais rapidement, les deux jeunes gens finissent par tomber amoureux, follement, et fomentent pour leur royaume de grands plans... Malheureusement, Arthur meurt six mois après leur union et fait promettre à son aimée d'accomplir leur dessein : devenir reine d'Angleterre, régner et donner une descendance aux Tudor.

Après avoir été courtisée par le roi Henri VII en personne, elle sera mise au ban, presque répudiée pour avoir éconduit le vieil homme. Elle sera suffisamment stratège pour négocier ses fiançailles avec le jeune Henri, puiné du souverain et futur Henri VIII.

"Elle me laisse dans la mort comme elle l'a fait dans la vie : au silence et à la douleur de son absence".

On connaît tous l'histoire de ce monarque aux six épouses, mais ce que l'on ignore le plus souvent, c'est que sa première femme, Catherine, a été forte, maline, loyale envers son grand amour Arthur et, par la suite, envers son remplaçant. Elle a su gérer les colères et les caprices de ce dernier, les vicissitudes de la vie dans une cour si différente de celle qu'elle avait connue enfant et qu'elle a, toute sa vie, fait preuve de la plus grande abnégation pour être à la hauteur des desseins de sa mère Isabelle, de dieu et de son grand Amour, Arthur.


Une seule de ses six enfants survivra, celle que l'on connaît tous : Marie. Mais jamais Catherine n'a renoncé à son destin. Philippa Gregory, une fois encore, nous prend par les tripes et donne à l'Histoire un intérêt passionnant. Les rebondissements, les retournements, les complots et les rumeurs : tout y passe. En prenant le parti des femmes de la cour, l'auteure nous donne un autre point de vue que celui que l'on connaît : plus doux, plus émotionnel, mais pas moins efficace et intelligent.

Un autre personnage historique que je suis contente de connaître et de comprendre, une autre approche d'Henri VIII, une vision plus pacifique et toujours pleine d'espoir et d'acceptation de la différence.


"Savoir que vous ne savez pas revient à demander humblement, plutôt que d'affirmer avec arrogance. C'est le début de la sagesse."
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