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Alma - L'enchanteuse

Timothée de Fombelle

Quelques mois seulement après la lecture du premier tome des aventures de la jeune Alma, je l’ai retrouvée dans ce deuxième opus. Toujours prenant, quoique déstabilisant par moment...

« Pourquoi des plafonds si hauts pour des hommes qui ne sont pas plus grands que les autres ? Dans ces immenses salles immenses, au fond de ces fauteuils de géants, les hommes ont l’air encore plus petits qu’ils ne sont. »

La jeune Oko est donc arrivée à Saint Domingue. Sans le savoir vraiment, elle est sur la même île que sa mère, qui a accouché lors de la traversée de l’Atlantique, que son petit frère Lam et que le cheval Brouillard. On retrouve également Amélie Bassac qui cherche à se refaire une fortune sur l’exploitation de son père fraîchement décédé ainsi que le notaire Saint-Ange, le charpentier Poussin et le cuistot Cook. Pour ne citer qu’eux.

Les aventures d’Alma à la recherche de son jeune frère vont lui faire faire de nouvelles rencontres, traverser bien des distances, découvrir de nouveaux horizons et apprendre de nouvelles choses, y compris peut-être l’amour. Mais jamais Lam. Elle n’est pas loin, elle le sent, mais elle sent également que le don de chasse qu’elle avait depuis la naissance l’abandonne petit à petit au profit de celui du chant.

Des îles à l’Australie en passant par la Louisiane, la France et la Grande-Bretagne, tous les protagonistes de cette grande quête se croisent et se recroisent, se perdent, se retrouvent et se tournent autour. On ne doute pas que la liberté adviendra, mais ce sera pour 2023.


« Le mensonge est une forêt touffue dans laquelle on a vite fait de se perdre. »

J’ai trouvé dommage cette flopée de personnages qui perdent un peu le lecteur. On arrive bien sûr à tout recouper mais ce n’est pas toujours aisé de se souvenir de qui est qui, de qui fait quoi, de qui se trouve où, avec qui. Mais le pourquoi est toujours clair.

La plume de Timothée de Fombelle est acérée, juste. Il sait parler sans ambages des horreurs de l’esclavage en 1788, des trafics, des sentiments, des manigances aussi. Référencé en littérature jeunesse, je ne suis pas sûre que ce roman soit adapté aux lecteurs trop jeunes. D’une part parce que c’est très chargé, ensuite parce que le sujet est peut-être encore trop dur pour nos enfants. Il est important qu’ils sachent, qu’ils soient sensibilisés, mais certaines scènes restent dures, voire cruelles.

L’auteur n’oublie cependant pas à qui il s’adresse et certains passages sont non seulement d’une grande délicatesse mais font également preuve de beaucoup d’humour, ce qui allège un peu l’ambiance à la fois coloniale et esclavagiste du roman.

« Savez-vous où trouver du grillage ? C’est pour les livres… Les rats (...) ont mangé Jean-Jacques Rousseau. »

En tant qu’adulte avertie, je me suis au demeurant bien plu dans cette suite, qui montre - si besoin était - que la volonté, la pugnacité et le courage ne sont pas une histoire d’adultes mais bien d’amour, quel que soit l’âge.


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