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Frangines

Adèle Bréau

Il me fallait faire une pause dans la rentrée littéraire, alors j'ai profité d'un week-end en amoureux pour enfin lire ce roman qui trainait sur ma liseuse depuis longtemps et dont le titre m'attirait, sans que je ne connaisse le pitch...


« A la joie de se retrouver toutes les trois s'ajouteront inévitablement les douleurs enfouies qui rejaillissent quand on évoque le passé, tandis que chacune occupe avec aplomb le rôle qui lui a été assigné. »


C'est l'été en Provence. Jeanne s'apprête à recevoir toute sa famille. Sa petite dernière, Louise, infirmière libérale, vit dans le village mais ses deux aînées, Mathilde et Violette, descendent de la capitale pour le mois d'août. C'est l'événement de l'année pour les quatre femmes, ces vacances à la Garrigue. Depuis un an, il y a aussi eu beaucoup de chamboulement puisque le père, Yves, a quitté sa femme pour une amie d'enfance de celle-ci. Les trois sœurs se serrent les coudes autour de leur maman, pour l'aider à surmonter les difficultés d'une vie seule après plus de quatre décennies de mariage. Mais chacune a aussi son lot de contrariétés, de difficultés, de secrets. Elles ne veulent pas peser sur la fratrie mais la fratrie pèse sur elles.

L'aînée, Mathilde, cache derrière un fort caractère une âme sensible et un corps malade. Un manque de confiance en elle qui la pousse à faire des choix, qu'elle n'arrive pas à se pardonner, malgré le temps passé et l'amour des siens.

Violette, la cadette, a été la première victime de sa grande sœur mais ne lui en tient pas rigueur. Le temps a passé et d'autres combats ont été menés, à deux. Elle tente de se reconstruire avec sa fille Clarisse, 11 ans, après un mariage violent et un divorce difficile.

Enfin, Louise, la benjamine. Née 6 ans après Violette, elle est la petite dernière certes, mais une adulte responsable, une femme forte. Qui n'arrive cependant pas à se livrer entièrement de peur de perdre l'amour des siens.

Toutes ces femmes ont des secrets, des blessures, des failles. Et cet été est l'occasion de se reconstruire, en tant qu'individus et en tant que famille. Revenir sur le passé et faire la paix avec lui.


« Cette bibliothèque est leur mémoire familiale dans laquelle elles préfèrent souvent piocher pendant les nuits sans sommeil, plongeant le nez dans les pages jaunies, parmi lesquelles elles trouvent parfois un trésor. »


Ce roman est léger. Facile à lire, pas prise de tête pour un sou. Parfait pour un petit week-end où la lecture n'est pas l'objectif premier (oui, oui, ça arrive!) et où on apprécie de se laisser bercer par une histoire fluide. Bien sûr, on ne peut pas dire que ce soit simple, parce que la vie de famille ne l'est pas. Et quand les enfants sont adultes, c'est encore pire. Parce que chacun a sa place, son rôle prédéfini, les obligations qui en découlent. Ce n'est pas facile tous les jours de faire partie d'une famille, surtout quand les non-dits obstruent la vue et malmènent les relations.

Ce feel-good (parce que c'est bien de cela dont il s'agit, une histoire un peu mièvre mais qui donne du baume au cœur et le sourire) revient sur les liens fraternels et l'importance, le poids qu'on leur donne. La famille d'où l'on vient ne doit pas forcément être un obstacle à la famille qu'on se crée, c'est une des grandes leçons de cette histoire. Et l'autre est que, dans une famille qui s'aime, rien ne peut mettre à mal le lien. Rien n'est plus fort que nos racines, quand elles sont bien ancrées dans le sol.


« ...avec des sœurs, on peut dire les choses, parce qu'une sœur ça reste toujours là. Que ce n'est pas comme une copine, qui peut s'envoler du jour au lendemain. »


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