Antoine Renand
Après trois romans m’ayant menée dans trois endroits du globe éloignés, retour à Paris avec ce polar chaudement recommandé par ma meilleure amie, qui sait toujours trouver les mots pour me convaincre.
« La malédiction des êtres humains est qu'il leur est difficile de vivre totalement loin des autres. »
Anthony - La Poire - Rauch est inspecteur à la Brigade des Viols de Paris. Le roman débute alors qu’il entame une enquête sur un violeur en série qui sévit sur la capitale et enchaîne les victimes. En parallèle, un autre criminel, Alpha, découvre et développe le plaisir de faire du mal. D’abord effrayer, ensuite violer, puis - éventuellement - tuer. Avec comme seul objectif de marquer sa domination sur le reste de l’humanité, de revendiquer sa masculinité et d’écraser les femmes, qu’il méprise au plus haut point.
Mais qu’il s’agisse du flic ou du criminel, ces hommes ont des points communs, un passé douloureux et violent qui les a, chacun de leur côté, non seulement marqués mais conditionnés à devenir ce qu’ils sont devenus : officier de police obstiné et consciencieux d’un côté, criminel cruel et non moins têtu de l’autre.
Au fur et à mesure que les enquêtes avancent et que les chemins se rapprochent, on en apprend davantage sur ce qui a poussé ces deux hommes à faire leur choix, à construire leurs vies et à décider de leurs destins.
« Se revendiquer victime n'avait jamais aidé personne. On maintenait les gens dans cet état, d'une voix doucereuse, en leur laissant croire qu'un procès soigne et répare »
Ce roman policier était une sorte de bouffée d’oxygène qui m’a permis de me détendre après trois lectures qui m’ont intellectuellement pas mal stimulée. Du coup, j’ai savouré cette histoire, pris le temps de faire connaissance avec chacun des personnages et tenter de les comprendre. L’écriture de Renand n’est pas prétentieuse, elle ne se prend pas pour ce qu’elle n’est pas. Ce que je veux dire c’est que l’essentiel de l’intrigue réside dans les faits, dans les psychologies, dans les parcours des personnages, et non pas dans le désir de noyer le lecteur dans des formulations tarabiscotées et des mots plus hauts et plus beaux les uns que les autres. On est dans le plaisir du polar, pur.
Il y a parfois des longueurs dans les détours des passifs des personnages principaux, mais on se rend finalement compte que tout à de l’importance, même ce qui pouvait nous sembler, au moment de la lecture, quelque peu superflu. C’est une fois toutes les pièces du puzzle réunies et assemblées qu’on comprend que s’il en manquait ne serait-ce qu’une, on ne pourrait apprécier l’ensemble.
L’empathie remplit donc globalement son office : des frissons, des questions, des réponses, des rebondissements… à lire en vacances, ou pas…
« Le droit n'était pas de la morale. S'étonnait-on qu'un médecin soigne un meurtrier ou un violeur ? Les avocats comme les médecins prêtent serment. »
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