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Les gens des collines

Chris Offutt

Une belle couverture, une maison d’édition que j’apprécie, il ne m’en fallait pas plus pour me laisser tenter par une aventure dans le Kentucky. Peut-être aurais-je dû réfléchir ?


«… il pouvait être sociopathe ou innocent. Ou les deux(...). Les gens des collines apprenaient à ne pas montrer à quel point ils étaient futés.. »

Mick est militaire de carrière. Après avoir servi en Irak, en Afghanistan et en Syrie, il a été rattaché au CID, la police militaire et est basé en Allemagne. Un coup de fil de sa sœur lui apprend que sa femme est enceinte jusqu’au bout des doigts, ce qu’il ignorait. Il rentre donc dans son Kentucky natal : sa forêt, ses habitants, ses coutumes, ses secrets et, en l'occurrence, ses morts. Venu pour faire le point sur son mariage, Mick - en off - va aider sa sœur Sheriff à mener l’enquête sur le meurtre d’une femme de 40 ans, retrouvée dans le parc naturel de Morehead, dans les collines du Kentucky. Entre magouilles politiques et histoires de familles, il renoue avec son passé, fait le point sur son couple, comprend d’où il vient et pourquoi il est parti.


« Dans les collines, il était plus pratique de pardonner les offenseurs après les avoir tués.»

Plus que l’enquête en elle-même, c’est le contexte qui prend de la place dans ce roman. Les personnages, les paysages. Ce restant de culture américaine Cow-Boy avec ses vengeances, ses liens familiaux, ses territoires. Sans aller jusqu’à dire que je me suis ennuyée, je ne me suis pas retrouvée plongée dans l’enquête, et c’est pourtant ce que j’attendais. Au demeurant, ces quelques pages sont une leçon : Histoire, Géographie, Anthropologie d’un Etat, ou tout du moins d’un Comté, qui ne vit pas encore complètement au 21ème siècle. La nature est malmenée pour les besoins du progrès mais les familles qui restent sur place sont profondément ancrées dans les coutumes et les traditions. C’est une dualité entre modernité et traditions, entre espoir et nostalgie.

Ce qui est dommage, c’est qu’il y a beaucoup de personnages, certains anecdotiques, certains qui ne font que brouiller les pistes et que l’enquête, au final, n’est elle-même qu’un détail dans le paysage, l’environnement et la communauté. Elle fait ressortir le pire comme le meilleur des comportements des protagonistes, même si on reste sur sa faim. Beaucoup de pourquoi sans réponse, sans éclaircissement. Ce qui est souvent le cas dans la vraie vie aussi : on n’a pas toujours le fin mot de l’Histoire et il vaut mieux, parfois, se faire une raison.

Un roman à lire, tout de même, si vous avez envie de découvrir le Kentucky par un autre biais que le KFC !


« Cet hôpital colonise tout ce qu’il y a autour de lui. L’université fait pareil à l’autre bout de la ville. Bientôt y aura plus rien d’autre. Le progrès nous conduit à la ruine.»

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