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Ravage

René Barjavel

« Le sourire appartient aux enfants, et aux hommes qui leur ressemblent. (…) sourire est du temps perdu. »

Paris, 2052. La ville et les usages se sont transformés. L’électricité domine les habitudes. Les machines ont remplacé les hommes, qui réduisent au maximum les efforts et les réflexions individuels. Il faut du divertissement et des valeurs communes. C’est comme ça que ça marche droit. Tout est régenté, organisé, dirigé pour que la population réponde aux attendus, et pour cela, la technologie est poussée à son paroxysme.

Mais que se passe-t’il lorsque l’énergie est trop utilisée ? Lorsque l’électricité, d’un coup, cesse de fonctionner ?

Le chaos prend le relais : plus de moyens de transports, plus de production agricole, plus d’eau même. Tout ce qui faisait la vie possible s'éteint, alors quoi ? Comment faire ? Les ressources naturelles ont été détruites et délaissées, les hommes doivent se battre pour survivre et réapprendre les fondamentaux. 

François, un jeune ingénieur, s’entoure de sa bien-aimée Blanche et de quelques braves personnes pour mutualiser les moyens et les efforts. L’objectif : survivre d'abord, quitter le Paris tentaculaire et en proie aux flammes et à la maladie, rejoindre sa Provence natale où subsistent des vestiges de la vie d’avant les machines. La route est longue et semée d’embûches. Sauront-ils faire face à l’adversaire qu’est devenue la nature elle-même ?


« Le monde est grand. Que ton courage le soit aussi. » 

Ecrit en 1942, en pleine guerre mondiale, ce roman dystopique fait froid dans le dos par sa clairvoyance. La dépendance aux énergies, le déploiement de machines visant soit-disant à préserver l’homme, en fait à l’asservir. Dans un monde où tout est technologique et dépendant des énergies, les hommes ne savent plus rien faire, ils perdent leurs savoir-faire et sont complètement dépendants, soumis, incapables.

Quand plus rien ne fonctionne, il faut pourtant revenir aux fondamentaux et les instincts primaires reprennent le dessus. Il faut sauver sa peau, sauver ses proches, sauver ce qui peut l’être, quoiqu’il en coûte. 

Barjavel en 1942 a une vision apocalyptique de ce que sera 2052. Mais 2052, c’est dans moins de 30 ans ! Et ce qu’il décrit effraie au plus haut point tant il y a de similitudes avec ce que nous vivons actuellement… Réfléchissez à votre dernière panne d'électricité, à une vie sans internet, à une voiture sans direction assistée... Ce ne sont que des petits exemples mais la fait est qu'il y a presque 70 ans, l'auteur avait déjà une vision de ce que nous deviendrons, avec une touche de ce qu'il se passait alors dans le contrôle des oeuvres et des pensées, sur le modèle du Reich.

C’est un roman extrêmement fort qui mérite d’être étudié et présenté comme ce qu’il est : l’avant-garde de la dystopie et les dangers de la dépendance à l’électricité et autres énergies. Car nous nous mettons en danger en désapprenant les gestes primitifs et mettons en danger notre planète qui ne va pas tarder à se mettre en colère et à se retourner contre nous…


« Demain, c’est le retour au passé. »

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