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Tueur d'aborigènes

Philip McLaren

« Ici même, la rapacité de l'humanité s'en était donné à cœur joie comme nulle part ailleurs peut-être..»

Le roman commence par la découverte de deux cadavres. Un jeune couple est retrouvé en bordure de voie ferrée, à proximité de Sydney. Il a été abattu par balle, elle, on ne sait pas. Nus tous les deux, ils baignent dans la boue formée par la pluie et la terre, ils sont aborigènes. 

La nouvelle brigade, composée de deux agents, est chargée de l’enquête. Depuis plusieurs années, des femmes natives sont retrouvées mortes assassinées sans que cela n’émeuve particulièrement les foules. Mais il est temps que cela change. Du coup, Gary et Lisa ont été recrutés pour investiguer et trouver le meurtrier qui semble agir impunément. Il apparaît très rapidement que le couple assassiné est victime du même tueur et que ce dernier est mobile, malin et furtif. Il viole ses proies avant de les abattre d’une balle dans la tête, le plus souvent tirée dans le palais. 

De fil en aiguille, en recoupant les indices et en réussissant à s’attirer la sympathie et la collaboration du reste du commissariat (suite à la mort d’une victime blanche), les deux inspecteurs vont réussir à voir clair dans le jeu de l’assassin qui se croit intouchable et qui sera trahit par ses obsessions.


« Un an à peine après l'implantation des Britanniques, la principale source d'eau potable de la localité, le Tank Stream, était devenue si polluée qu'elle était impropre à la consommation..»

Je devais lire un roman d’un auteur de l’hémisphère sud, et celui-ci était dans ma PAL depuis pas mal de temps, c’était l’occasion où jamais de me frotter à ce polar aborigène ! 

On ne va pas se mentir, ce ne sera pas le roman de l’année, ni même du mois. Mais il m’aura permis d’en savoir plus sur ce grand pays d’Océanie en général et la cause des natifs australiens en particulier. 

L’enquête et les enquêteurs n’ont d’autre rôle que de nous présenter une communauté qui a été malmenée par les occidentaux colonialistes pendant des centaines d’années et qui subissaient toujours, en 1995, le racisme et la discrimination. Comme en Afrique du Sud, finalement. 

L’enquête est longue et relativement décousue, on a parfois du mal à savoir qui est qui, qui vit quoi, où on se trouve. Lisa et Gary sont facilement identifiables, mais parfois, Peter, Evelyn, Dany ou d’autres entrent dans le récit et on s’y perd un peu, même si, finalement, on découvre les liens, les connexions. 

J’ai particulièrement apprécié d’en savoir plus sur les mesures prises par le gouvernement australiens - encore en vigueur dans les années 1960 si mes comptes sont bons - pour éradiquer la culture aborigène en séparant les enfants des parents. C’est un sujet qui m’intéresse et que je ne manquerai pas de creuser car je pense qu’il est assez méconnu, contrairement à la ségrégation américaine et l’apartheid sud-africaine. 


« Un lien plus fort que les mots, tissé dans la petite enfance, avait refait surface.(...). La blessure profonde infligée par le gouvernement, la séparation forcée d'une mère et de son enfant allaient enfin pouvoir commencer à guérir..»

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