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Le dossier 113

Emile Gaboriau

«  Il est un maître qui, sans peine, dame le pion à tous, qui d’un brusque caprice dérange toutes nos chimères, ce maître, c’est le hasard.»

Un matin de 1866, dans la banque Fauvel à Paris, c’est la catastrophe. La caisse a été pillée : 350 000 francs manquent. Deux personnes seulement ont la clé et le code permettant d’ouvrir le coffre. Le directeur et le caissier, Prosper. Immédiatement, c’est sur ce dernier que se tournent tous les soupçons, et il est incarcéré le temps de l’enquête. Un policier, seul, doute de la culpabilité du jeune homme. Fanferlot mène une enquête parallèle mais, s’emmêlant les pinceaux et comprenant qu’il dessert le jeune homme et ne pourra lui rendre son honneur, il décide de se tourner vers l’inspecteur Lecoq, le fameux, qui sous les traits de M. Verduret, supposément ami du père de Prosper, va reprendre l’intégralité des investigations. M. Fauvel, son épouse Valentine, leur nièce Madeleine - ex fiancée de Prosper - Raoul (meilleur ami) et le Marquis de Clameran (client de la Banque) sont tous des sources, des suspects potentiels. Les pistes sont nombreuses mais M. Lecoq n’est pas homme à se laisser décourager et encore moins à lâcher prise. Il sait s’entourer pour remonter les filons jusqu’à obtenir la solution.

Le complot qu’il soupçonne va l’entraîner aux quatre coins de France et mettre en lumière une machination dont les prémices datent de plus de 20 ans, dans le secret du Gard. C’est là et nulle part ailleurs qu’il trouvera les réponses à toutes ses questions et le moyen de rendre à Prosper son honneur et son bonheur, en plus des 350 000 francs volés à M. Fauvel !


« C’est que l’homme calcule, pendant que la femme suit les inspirations de son coeur.»

J’avais découvert Emile Gaboriau grâce à Pierre Lemaître qui se sert du Crime d’Orcival dans Travail Soigné. De là, il n’y avait qu’un pas à faire et qu’un livre à ouvrir pour rencontrer cet auteur assez peu connu de romans policiers du XIXème siècle, inspiration méconnue de Conan Doyle et d’Agatha Christie.

Ici, point de crimes, mais un vol. Un gros vol, qui met en péril la vie et l’honneur d’un jeune homme que tout accable, lui qui - depuis un an - ne fait que subir des retournements de situations et des manipulations de ceux en qui il avait confiance. Il subit les conséquences d’actes et de machinations qui le dépassent  et il ne doit son salut qu’au travail acharné de M. Lecoq, alias M. Verduret. On retrouve dans ces pages la tournure alambiquée des enquêtes du policier de Gaboriau à qui rien n’échappe. Le moindre mot est analysé, le moindre clignement d'œil repéré par l’inspecteur qui s’en empare et réussit à remonter le fil qui permettra la résolution de l’enquête. 

«  La réalité du malheur est moins pénible que son attente.» 

Quoique passionnant par le travail d’enquête et les données historiques de cette période de restauration qui n’est pas celle que l’on connaît le mieux (en tous cas en ce qui me concerne). Je dois avouer que j’ai eu beaucoup de mal à rester concentrée tant il y a de détails et de retournements dans cette enquête. Le filon est bon, mais son exploitation l’a rendu un peu indigeste : trop long, trop étiré. J’ai du le poser, lire un autre roman pour reprendre mon souffle et repartir. Mais c’est un genre, un style, un besoin de tout décortiqué pour que Prosper et le lecteur puisse bien comprendre les fait qui se sont déroulés vingt ans avant le vol de la caisse de la banque et qui ont aboutit à la mise en accusation d’un jeune homme innocent et à beaucoup d’autres choses. 

Il est aussi difficile de rentrer davantage dans les détails de ce retour car j’ai la sensation que tout est important et que tout pourrait gâcher l’intrigue. 

Retenez donc ceci : ce n’est certes pas une lecture facile parce que c’est un récit extrêmement riche où tout compte et où personne n’est ce qu’il semble être… on est baladés jusqu’à la fin, et rien que pour ça, ça vaut la peine de se plonger dans cette riche enquête de M. Lecoq !


« Un père n’offre pas le pardon, mais l’oubli.»

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