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Les larmes du reich

François Médéline

« Chaque nouvelle enquête n’est qu’un chapelet de mensonges. Pour faire parler, trouver, tomber, se relever, pour échouer. »

François Médéline a été invité par l’équipe de Vleel et rien que pour ça, il méritait que je m’intéresse à lui. Je sors mitigée, oui, mais curieuse…


« La guerre rend les gens mauvais, même les bons. »

1951. Dans le Vercors, l’inspecteur Michel se déplace à vélo. Il mène l’enquête, s’intéresse de très près au meurtre d’un couple survenu trois semaines auparavant. Les Delhorme ont été tués chez eux. Lui d’abord, dans la salle à manger. Elle ensuite, sur le chemin menant à la ferme. Ils laissent derrière eux une petite fille de 11 ans, Juliette, portée disparue depuis le double assassinat. Ce qui laisse songeur, c’est qu’un homme de 74 et une femme de 12 ans sa cadette puisse avoir une gamine si jeune…

L’enquêteur veut savoir ce qu’il est advenu de la fillette. Il fouille, interroge. Partout, tout le monde. Laisser des traces ne l’inquiète pas, il brandit sa carte de police à tout va.

Il a quelque chose de pas net ce flic, il est impliqué, seul, insistant. Et à cela s’ajoute le fait qu’il se déplace à vélo, bizarre pour un gradé de la ville. De jour en jour, sa patience s’effrite, sa couverture également. Il ne lâche rien. Il cherche sans relâche, qui a vu l’enfant? Qui savait qui elle était?

Ses investigations toujours plus louches lui font quitter le Vercors pour Villard-de-Lans puis retour à Paris. Il est décidé à mener à bien son enquête, prêt à tout pour retrouver sa disparue, nous dévoilant ainsi des horreurs méconnues de la guerre, pas si lointaines que cela…


« On ne sait si on aime que quand on perd. »

Son écriture m’a d’abord dérangée. Chirurgicale est le premier mot qui me vient à l’esprit mais ce n’est sans doute pas le bon. Rigoureuse, obstinée. Comme son inspecteur, l’enquête est méticuleuse, courageuse et un brin antipathique. On a du mal à cerner cet inspecteur à vélo, on a du mal à comprendre pourquoi il vient seul depuis la grande ville pour s’intéresser à un double homicide daté de plus de trois semaines. Mais au fur et à mesure de l’avancée, il s’ouvre, sème des indices non seulement sur ce qu’il cherche mais également sur ce qu’il est. Il brouille les pistes en suivant la sienne mais son entêtement lui jouera des tours.

On n’a certes pas tous les éléments, mais assez pour comprendre l’homme amoureux. On ne peut pas le juger : l’aimer ou le détester est impossible, parce qu’il est dichotomique, il embrouille, perturbe, tout comme son histoire et sa quête.

Je suis partagée quant à cette lecture car elle me laisse un mauvais goût dans la bouche. Un goût de « mince, je ne m’attendais pas à ça », un goût de « les apparences sont trompeuses, tu t’es fait avoir »… un goût de « oh punaise il y a eu ça aussi?! ». Un voile levé sur les comportements adoptés pendant la guerre, sur de nouvelles décisions abjectes du reich et des conséquences désastreuses de quelques mauvais choix. Un roman qui met mal à l’aise donc, mais je pense que c’était voulu… mission accomplie ?

« C’est ça quand tu es folle. Tu es morte mais tu vis. »

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