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Mémoires de la Forêt

Les souvenirs de Ferdinand la Taupe

Mickaël Brun-Arnaud

« L’audace, ce n’est pas de se forcer à faire ce que l’on n’aime pas faire, c’est d’avoir le courage de changer les choses.. »

Archibald Renard est un libraire parfaitement heureux. Dans la forêt de Bellécorce, il tient un commerce très particulier : ses amis lui amènent des manuscrits uniques et lui tente de les vendre, en fonction des centres d'intérêt et des envies des uns et des autres. Un jour, son client et ami Ferdinand la Taupe arrive dans la boutique tout déboussolé. Il veut absolument récupérer ses Mémoires d’Outre-Terre, rédigées il y a des années. Il veut se souvenir, retrouver la trace de sa femme. Car Ferdinand a la maladie de l’Oublie-Tout et justement, il ne veut pas oublier. Comme le récit vient juste d’être vendu, Archibald se propose d’accompagner son compère sur les traces de son passé et de son histoire. Armés de vieilles photos et de quelques indices épars, ils prennent la route, ne sachant pas vraiment ce sur quoi ils vont tomber : comment seront-ils reçus, où iront-ils, quelles découvertes feront-ils, qu’est devenue Maude ?

Etape après étape, le passé de Ferdinand refait surface et Archibald le Renard se rend compte que cette petite taupe un peu (beaucoup) maladroite a eu une vie pleine de joies et de drames, qu’elle est beaucoup plus brave que la maladie ne veut bien le laisser paraître.

Ils vont redécouvrir ensemble qui est Ferdinand et se trouver tous les deux, l’un et l’autre, l’un grâce à l’autre.


« Il y avait de la poésie dans le déplacement des ancêtres – de vieilles âmes en équilibre entre la marche et le repos, sans cesse ralenties par le poids des années et la douleur des jours …»

C’est par le battage médiatique que j’ai eu vent de ce roman de littérature jeunesse. Je ne suis pas très portée sur le genre mais là, j’ai été attirée, sans même savoir de quoi il s’agissait vraiment. Le dessin, la promotion. Et je me suis trouvée emportée dans une magnifique histoire d’amour, d’amitié et de résilience.

Cette façon qu’a l’auteur d’amener les enfants à se rendre compte de la valeur du temps qui passe, de la maladie, de l’oubli, de la vieillesse, est absolument prodigieuse.

Sous forme d’aventures et de rebondissements, Mickaël Bruin-Arnaud met en lumière les ravages de l’amnésie qui touche nos anciens et de l’importance de les accompagner dans cette étape difficile de la vie. Le renard et la taupe sont de grands amis, ce qui peut surprendre. Il n’y a pas de méchant ni de gentil dans cette histoire, dans cette forêt, et ce qui pourrait paraître naïf à certains égards ne l’est pas, parce que ce n’est pas une question de race, d’espèce ou de force : l’âge, la sénilité, la perte de mémoire peut toucher tout le monde, sans distinction. Et lorsqu’on est assez vieux pour redevenir, dans ses actes et ses réflexions, un petit enfant, on ne laisse pas voir à ceux qui nous entourent le grand homme ou la grande femme que l’on a été, les épreuves que l’on a traversées, les belles choses que l’opn a réalisées.

C'est un roman qui devrait être lu par tous les enfants mais également par les parents qui souhaitent accompagner leurs proches dans la maladie : qu’il s’agisse des patients eux-mêmes ou de leurs proches. Parce que cela touche tout le monde et qu’on a tous besoin d’être épaulés et rassurés quand ça nous tombe dessus.

Un très beau et très touchant moment de lecture !


« S'il n'y a rien de plus beau que que de créer de nouveaux souvenirs, il est encore plus satisfaisant de réussir à les écrire pour les partager avec ceux qu'on aime.»

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