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Paysages Trompeurs

Marc Dugain

« La terreur absolue se dévoilait comme un nouveau Graal, celui d’une terrifiante pureté, fabriquée à partir d’un texte falsifié. »

Le protagoniste de ce nouveau roman de Marc Dugain est producteur de reportages. Il finance et envoie des journalistes un peu partout dans le monde pour débusquer des scandales politiques, financiers, terroristes, et autres…

Ben, quant à lui, est commando dans une force spéciale envoyée quelque part en Afrique pour sauver des otages. Mais rien ne se passe comme il faut et le militaire se retrouve déserteur, officiellement mort, officieusement en fuite. Il est l’ami de notre producteur et va lui demander de l’aide pour échapper au service. En envoyant une amie psychologue évaluer et aider Ben à gérer sa situation et ses traumatismes, notre narrateur est loin de s’imaginer qu’il va mettre en contact deux personnalités fortes - dans tous les sens du terme - et que cette rencontre les entraînera tous les trois dans une mission de détournement de fonds minée de périls.

Pour déjouer les manipulations de gouvernements, d’hommes d’Etat et d'organisations confidentielles, ils vont monter un plan à 100 millions d’euros et agir pour - le pensent-ils - le bien de l’Humanité.


« La formation militaire ne prédispose pas aux sciences de l’esprits, qui démentent la suprématie de la conscience et de son auxiliaire, la volonté, sur l’inconscient et ses blessures profondes. »

Marc Dugain est magique, il sait toucher à tout.

Après avoir abordé, dans L'homme Nu la gestion des données personnelles et ce qu’elles révèlent, ce qu’elles rapportent surtout ; après avoir rendu un hommage poignant et émouvant à son père dans La Volonté, il s’attaque cette année aux complots politico-économiques qui se trament entre les grandes puissances pour cacher les malversations menées auprès des pays les plus dangereux.

Sous couvert d’une histoire d’espionnage plus vraisemblable que les aventures de James Bond ou autres Kings Men, il dénonce la surpuissance américaine, la manipulation de ses gouvernements pour générer toujours plus de profit tout en cachant ses actions en faveur de pays tels que l’Iran ou la Russie.

Dugain fait des tours et des détours et j’avoue avoir eu quelques fois un peu de mal à suivre car je manque clairement de connaissances en géopolitique, mais ce qui est sûr, c’est que l'auteur n’aime pas les américains en général, Trump en particulier, et qu’il voit dans ce pays un véritable ennemi de la paix internationale.

J’ai été perturbée par cette écriture beaucoup moins émotionnelle que la plume de La Volonté, mais j’ai aussi appris beaucoup de choses sur ce qui ne se voit pas, sur ce qui ne se sait pas, toutes les opérations qui peuvent être menées en sous-couche pour que les citoyens lambda comme vous et moi continuions d’avancer dans l’ignorance. Je ne sais pas quelle est la part de vérité dans tout cela, et même si je ne suis pas transportée par ces paysages comme je l’ai été par l’histoire du père, j’ai appris. Et je suis curieuse.

Mission accomplie donc, Monsieur Dugain : mes sens sont en alerte, mon attention est attirée…


« … Le business, c’est la zone de tolérance absolue, la seule où n’importe quel individu est susceptible de s’accorder avec n’importe quel autre. Religion, couleur, race, croyances, idéologie, classe sociale, tout disparaît miraculeusement... »

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