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Une saison pour les Ombres

R.J. Ellory

« On fait tous des conneries, certains plus que les autres. Mais, tu sais, l’important, ce n’est pas la chute. C’est la manière de se relever. »

Moi qui cherchais à me réchauffer après avoir passé un hiver de la Seconde Guerre Mondiale dans les forêts glaciales de l’Europe de l’Est, c’est raté ! Direction le grand nord du Québec où, plus que les températures, ce sont les évènements qui glacent le sang !


« On ne choisit pas sa famille, mais le sang est le sang. Il nous lie, même quand on ne le veut pas. »

Jack (Jacques) Devereaux est expert en incendies pour une compagnie d’assurance. On ne lui connaît pas de passé, pas de famille. Il traverse la vie comme une ombre née d’elle-même. Pourtant, il reçoit un jour un appel du flic de Jasperville. Son frère est incarcéré pour avoir tenté de tuer un homme dans son sommeil. Calvis tient des propos incohérents, sa victime est entre la vie et la mort, et l'officier en charge de l’enquête ne sait pas comment se départir de cette situation.

Alors Jack décide d’affronter son passé, de retourner là où il a grandi, cette petite ville minière loin de tout, qu’il a fuit 26 ans auparavant. La culpabilité d’avoir abandonné son frère et celle qu’il aimait alors, Carine, le persécute, tout comme les souffrances et les malheurs qu’il a voulu laisser derrière lui.

Les morts inexpliquées de plusieurs jeunes filles, la folie du grand-père, la violence du père, la souffrance de sa sœur puis celle de sa mère. Il retrouve tout cela en revenant à Jasperville. Mais il est déterminé à tirer au clair ce qui a poussé son jeune frère dans la démence et dans cet acte de folie qui lui vaudra de passer le reste de sa vie en prison.


« Quand on ne veut rien sacrifier au nom du but que l'on poursuit, c'est ce but que l'on sacrifie. »

R.J. Ellory est un auteur que je connais bien, de nom du moins, sans l'avoir encore lu. Alors quand l’opportunité s’est présentée à moi de le découvrir avec la sortie de son nouveau polar, j’ai sauté sur l’occasion !

Le grand froid, les mines, les légendes indiennes, l’isolement du Grand Nord, les regrets… tous les ingrédients sont réunis pour faire une bonne intrigue, qui ne se laisse pas lâcher jusqu’à la fin. Quoiqu’un peu prévisible sur quelques aspects, ce roman n’en est pas moins surprenant par l’environnement, le contexte géographique et démographique. Comme dans Lëd de Caryl Ferey, ce n’est pas tant l’enquête que le cadre et le passé qui sont haletants.

Jack-Jacques a un côté un peu agaçant à certains moments mais impossible de ne pas ressentir de la compassion pour cet homme brisé qui a dû faire de grands sacrifices et qui tente de se racheter. La culpabilité d’avoir abandonné son frère et sa fiancée l’aura empêché d’avoir une vie, une vraie.

L’écriture fluide et dynamique, les chapitres courts alternants le passé et le présent, ces meurtres inexpliqués entraînant la folie des habitants et encore une fois ce Grand Nord qui passionne autant qu’il effraie, autant d’éléments qui ont fait de cette lecture du roman d’Ellory un bon moment.

Expérience à réitérer donc !


« On ne peut pas laisser le passé derrière soi. Le passé nous suit, aussi loin, aussi vite que l'on aille. »

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